Londres (awp/afp) - La holding du milliardaire russe Oleg Deripaska, En+, a débuté officiellement sa cotation mercredi à la Bourse de Londres, la première introduction sur ce marché d'une société russe depuis le lancement de sanctions contre Moscou.

Peu avant 09H00 GMT, l'action En+ cotait 13,25 dollars, soit 5,36% de moins que son prix d'introduction fixé le 3 novembre à 14 dollars, qui a valorisé la société à hauteur de 8 milliards de dollars et lui a permis de lever 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros).

Le prix d'introduction avait été fixé dans le bas de la fourchette de 14 à 17 dollars annoncée auparavant, signe que les investisseurs ne se sont pas rués sur l'action.

Premier actionnaire du géant de l'aluminium Rusal et présente dans l'électricité, En+ avait annoncé début octobre son intention d'entrer en Bourse sur le London Stock Exchange, avec une cotation officielle à partir du 8 novembre, puis à Moscou.

Il s'agit de la première entrée en Bourse d'une société russe sur le marché londonien depuis l'introduction des sanctions occidentales contre la Russie pour son rôle dans la crise ukrainienne.

L'action devait entrer aussi "le 8 novembre ou autour de cette date" à la Bourse de Moscou, avait précisé le groupe dans un communiqué.

Cité dans le communiqué, le directeur général Maxime Sokov avait affirmé que cette entrée en Bourse était "la plus importante dans le secteur des métaux, des mines et des services publics dans le monde à ce jour", se réjouissant de "continuer à consolider tous les aspects de notre activité".

Oleg Deripaska, 49 ans, fait partie des oligarques qui se sont enrichis dans les années suivant la chute de l'URSS et dont l'influence a diminué après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000. Sa fortune est estimée par Forbes à 6,5 milliards de dollars.

Pour la place de Londres, cette cotation est une bonne nouvelle car le marché des introductions en Bourse a tourné au ralenti fin 2016 et début 2017. Il repart depuis quelque peu même si les investisseurs hésitent parfois à se lancer au vu de la volatilité du marché.

Le 3 novembre, le groupe d'infrastructure de télécommunications Arqiva a annoncé avoir reporté sa propre introduction en Bourse, dévoilée dix jours plus tôt et qui devait constituer la plus importante opération de ce type cette année sur le marché londonien.

Spécialisée dans les tours d'émission, Arqiva entendait lever 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d'euros) en plaçant en Bourse 25% de son capital.

afp/rp