La première compagnie aérienne allemande a fait état d'un bénéfice avant intérêts et impôts (Ebit) ajusté de 26 millions d'euros au premier trimestre, en hausse de seulement 4% à et bien en deçà des prévisions des analystes qui tablaient sur 81,3 millions d'euros, selon le consensus Reuters.

Le chiffre d'affaires s'est établi à 7,64 milliards d'euros, en baisse de 0,7% sur un an et lui aussi inférieur au consensus qui le donnait à 8,20 milliards d'euros.

Le groupe a accusé une perte nette de 57 millions d'euros, à peine inférieure à celle de 68 millions subie un an plus tôt, alors que les analystes attendaient en moyenne un bénéfice de 13,4 millions.

Le titre chute de 4,10% à 24,56 euros en début de séance à la Bourse de Francfort après la publication des résultats.

La consolidation dans le secteur aérien européen s'accélère et Lufthansa y participe activement. La compagnie aérienne allemande a ainsi pris le contrôle de Brussels Airlines et a repris certains actifs d'Air Berlin, deuxième compagnie allemande, à la suite de la faillite de cette dernière.

Lufthansa développe rapidement sa compagnie Eurowings afin de remplir le vide laissé par Air Berlin. Le groupe a indiqué que des coûts exceptionnels liés à l'intégration de son ancienne concurrente avaient conduit Eurowings à enregistrer une perte ajustée de 203 millions d'euros au premier trimestre, contre un bénéfice de 71 millions un an auparavant.

Des coûts exceptionnels chez Eurowings continueront à peser dans les mois à venir, a prévenu Lufthansa.

Lufthansa a réalisé au premier trimestre sa meilleure marge d'exploitation depuis dix ans, tandis que Lufthansa Cargo, la branche fret, a quasiment doublé son bénéfice, grâce à la vigueur du commerce mondial.

Lufthansa a abaissé son objectif de croissance de ses capacités à 8,5%, contre 9,5% auparavant, en raison des grèves chez sa filiale Austrian, du mauvais temps et de la décision de limiter la croissance d'Eurowings afin de maintenir la stabilité de son activité.

Avec la réduction de ses capacités et la faiblesse du dollar, Lufthansa s'attend à ce que sa facture de carburant baisse légèrement, à 5,8 milliards d'euros contre 5,9 milliards auparavant.

Lufthansa table sur une légère hausse de son revenu unitaire au deuxième trimestre et le voit stable sur l'ensemble de l'année par rapport à 2017.

(Caroline Copley et Victoria Bryan, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)