Luxottica chute ce lundi à la Bourse de Milan après l'annonce du départ de son administrateur délégué moins de deux mois après sa nomination. Le titre du fabricant italien de lunettes, propriétaire notamment de Ray-Ban dévisse ainsi de 7,96% à 37,81 euros et enregistre de loin la plus forte baisse de l'indice FTSE MIB. La démission d'Enrico Cavatorta, directeur financier du groupe et co-administrateur délégué de Luxottica depuis six semaines, a été notifiée dimanche. Différentes sources de presse invoquent des désaccords entre Enrico Cavatorta et Leonardo del Vecchio, président du groupe.


Ce dernier, détenteur de 61% du capital du premier lunetier mondial, aurait affiché dès la nomination d'Enrico Cavatorta le 1er septembre dernier ses divergences de vue, portant entre autres choses sur l'étendue des pouvoirs du co-administrateur. Enrico Cavatorta avait succédé au poste d'administrateur délégué à Andréa Guerra, déjà mis à pied en raison d'un conflit avec le président. Après 10 ans en retrait de la direction du groupe qu'il a fondé, Leonardo del Vecchio souhaite visiblement reprendre les rênes.

Leonardo del Vecchio pourrait proposer aujourd'hui, au cours d'un conseil de direction, la candidature de Massimo Vian en replacement d'Enrico Cavatorta. Massimo Vian est actuellement directeur opérationnel de Luxottica.

Le second co-administrateur délégué, en charge des marchés, n'a toujours pas été nommé. Lors de la nomination d'Enrico Cavatorta début septembre, le groupe avait annoncé vouloir se doter d'un modèle de gestion avec deux administrateurs, l'un en charge de la gestion de société et l'autre des marchés. Ces deux postes de dirigeants, dont l'un reste donc toujours à pourvoir, sont complétés par une direction opérationnelle.

En prenant ses fonctions début septembre, le directeur financier et nouvel administrateur délégué de Luxottica avait déclaré qu'un rapprochement avec Essilor avait été envisagé il y a un an et demi environ. Enrico Cavatorta a ajouté que le groupe italien y avait renoncé, considérant que "les conditions n'étaient pas réunies pour le faire", et n'envisageait pas de rouvrir le dossier. « C'était une occasion que nous avons analysée, cela date d'un an et demi, ce n'est plus sur la table aujourd'hui », a-t-il déclaré.

(E.B)