Zurich (awp) - Il y a des signaux qui permettent d'avoir un "optimisme mesuré et prudent" pour l'industrie horlogère, a déclaré vendredi à AWP le patron de la division horlogère du groupe LVMH, Jean-Claude Biver en marge du salon Baselworld. "La situation politique et économique mondiale me semble un peu mieux sous contrôle. En outre, la Chine a repris", a-t-il fait remarquer.

Le président de Hublot pense en outre que le secteur horloger a atteint le creux de la vague. "Du moins j'en ai l'impression mais je ne peux pas l'affirmer", a-t-il admis.

Concernant l'évolution des affaires des marques horlogères qu'il dirige, M. Biver compte maintenir la vitesse de croisière chez Tag Heuer et Hublot. Pour Zenith, dont il a repris les rênes récemment, son objectif est de limiter la perte de parts de marché à laquelle la marque fait face actuellement.

SE CALER SUR L'INDUSTRIE POUR ZENITH

"Pour Zenith, on veut se caler sur l'industrie horlogère", a mis en exergue l'actuel directeur général de cette marque. Si les exportations de ce secteur se replient par exemple de 10%, l'objectif de la maison est de faire autant, a-t-il explicité.

Selon M. Biver, Zenith, connu pour son mouvement El Primero, était "un peu moins bon" que l'industrie en 2016. L'année dernière, les ventes à l'étranger des marques horlogères suisses ont cédé 9,9% à 19,4 mrd CHF.

Pour atteindre cet objectif, Zenith se concentrera principalement sur les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne et la Chine.

Le président de la division montres de LVMH planifie également de rajeunir cette marque en faisant évoluer ses produits tant au niveau des matières, des formes et des mécanismes utilisés jusqu'ici.

MAINTENIR LE HAUT NIVEAU

Pour Hublot, ayant enregistré un exercice qualifié de "record" en 2016, M. Biver ambitionne d'engranger "plus ou moins" la même croissance en 2017. Mais en étant à un haut niveau, il faut être "prudent", a tenu à souligner le sexagénaire. "C'est comme pour un athlète de haut niveau. Pour maintenir sa forme, il faut beaucoup travailler", a-t-il illustré.

L'année dernière, Hublot a connu une croissance à un chiffre, "proche des deux chiffre", a-t-il assuré. C'est la Chine qui a dopé les résultats de la marque basée à Nyon. L'Empire du Milieu se place maintenant comme deuxième marché le plus important, après les Etats-Unis et avant le Japon au niveau des ventes.

"En Chine, nos clients sont principalement des jeunes d'une trentaine d'année voulant se démarquer de leurs parents", a indiqué le président de Hublot.

Tag Heuer, la troisième marque horlogère du portefeuille LVMH, a quant à elle engrangé une amélioration à "deux chiffres" de ses recettes en 2016. "Nous voulons continuer à cette vitesse", a affirmé M. Biver.

Cela passera principalement par le renforcement de sa position aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon, en Australie et en Allemagne. "Ces cinq marchés dégagent facilement 65% de nos recettes. Aux Etats-Unis par exemple nous sommes le numéro deux", a soutenu son directeur général. Et il faut ne faut pas relâcher les efforts, sinon on risque de reculer, a-t-il fait remarquer.

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