LVMH recule de 3,06% à 161,40 euros malgré la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel de 8,581 milliards d'euros, en croissance organique de 7%. Une performance supérieure aux attentes des analystes. Kepler Cheuvreux et RBC tablaient par exemple sur une croissance organique de 5%, Barclays de 6%. C'est le mix produit qui est donc sanctionné. La superformance du numéro un du luxe s'explique au troisième trimestre en effet par l'accélération inattendue des ventes de sa branche Vins et Spiritueux, dont le chiffre d'affaires a atteint 1,199 milliard, en croissance organique de 16%.

Kepler Cheuvreux anticipaient seulement + 4% et Barclays +9% après +5% au deuxième trimestre et -1% au premier trimestre (+2% sur le semestre).

LVMH a précisé que l'activité Vins et Spiritueux avait été soutenue par le cognac Hennessy, dont les volumes ont fortement rebondi de 12% grâce aux expéditions vers la Chine.

La santé de cette branche ne saurait toutefois compenser, aux yeux des investisseurs, l'accès de faiblesse enregistré par l'activité Mode & Maroquinerie, qui est la plus importante, mais aussi la plus rentable, du groupe. Les ventes de cette branche ont atteint 2,939 milliards, en croissance organique de 3% alors que Kepler Cheuvreux et Barclays visaient +6%.

Cette contre-performance semble raviver les craintes concernant le redressement de Louis Vuitton. La marque, poule aux oeufs d'or du groupe, semblait repartie sur de bons rails cette année après une période difficile. Kepler Cheuvreux prévoyait pour LV une croissance organique de 6%.

L'activité Distribution sélective a réalisé une croissance organique de 5% à 2,614 milliards d'euros tandis que les Parfums & Cosmétiques ont affiché une croissance interne de 7% à 1,102 milliard. Enfin, l'activité Montres & Joaillerie a réalisé une croissance organique de 11% de ses ventes à 852 millions.

Société Générale a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 182 euros sur le titre. Pour le broker, la déception causée par la Mode & Maroquinerie s'explique par la faiblesse du pricing power de LVMH et le repositionnement de Marc Jacobs et Donna Karan.

Pour autant tempère le courtier, sur neuf mois la croissance organique de la branche (+5%) reste proche de celle du groupe (+6%) et similaire à celle enregistrée par le groupe en 2014.

(P-J.L)