L'état de grâce vécu dans les années 2010 à 2012 semble définitivement terminé. Après une année 2013 en demi-teinte, l'exercice en cours s'annonce encore morose pour un secteur européen du luxe qui a pris de plein fouet le tassement de la consommation en Chine et la faiblesse du dollar. Sur les cinq premiers de l'exercice 2015 qui clôturera le 31 mars, le numéro deux mondial du secteur, Richemont, n'a enregistré qu'une hausse de 1% de ses ventes, dont +4% à change constant. L'an dernier, la croissance, à change constant, était ressortie à +9% après 13% en 2012.

Les analystes n'attendaient pas tel retentissement. Le consensus Reuters tablait sur une hausse de 3,2% à taux de change courants et de 6% à taux de change constants.

Le propriétaire entre autres marques de Cartier et Montblanc a été pénalisé par la baisse de ses ventes à Hong Kong (premier marché du groupe avec 17% des ventes en 2014) et à Macao. Les ventes en Chine continentale sont restées stables.

Par métier, les Maisons de Joaillerie (Cartier, Van Cleef & Arpels) ont marqué le pas avec une croissance de 2% à change constant contre un consensus de +8%. Les Montres ont également déçu (+4% contre un consensus de +7%). Enfin, la performance des autres métiers (Chloé, Lancel, Net-a-porter,...) est ressortie en ligne avec les attentes (+6%).

Société Générale, Kepler Cheuvreux, CM-CIC et Aurel se sont dits déçus par cette publication marquée par la faiblesse des ventes en Asie. A la Bourse de Zurich, la sanction a été sans appel : en repli de 4% dès les premiers échanges, le titre s'apprête à terminer en baisse de 4,2% à 83,90 euros.

Dans son sillage, LVMH, le numéro un mondial du secteur et son rival Kering qui publieront leurs ventes au troisième trimestre le mois prochain, abandonnent respectivement 0,77% et 0,99% dans un marché bien orienté. (P-J.L)



Valeurs citées dans l'article : LVMH, KERING