Dans un marché du luxe devenu très porteur en Europe et en Asie, les ventes du numéro un mondial du secteur, propriétaire de 70 marques dont Fendi, Bulgari ou Moët & Chandon, ont progressé de 15% à 19,7 milliards d'euros et de 12% à changes constants.

Sur le seul deuxième trimestre, la croissance organique a encore atteint 12%, après +13% du premier trimestre, faisant largement mieux que les 9,6% attendus par les analystes.

Très surveillée, la division mode-maroquinerie, qui loge Vuitton, principal centre de profit du groupe, a encore grimpé de 13% (après +15% au premier trimestre), un chiffre très légèrement supérieur aux 12,2% attendus.

Dans les vins et spiritueux, autre division la plus rentable du groupe, la dynamique toutefois a ralenti (+6%) au 2e trimestre, sur une base de comparaison particulièrement élevée (+13% il y a un an).

Grâce à ces performances, le résultat opérationnel courant grimpe de 23% à 3,64 milliards d'euros (consensus de 3,75 milliards) et la marge progresse d'un point à 18,5%.

Louis Vuitton profite ainsi à plein d'un contexte devenu plus favorable au luxe, grâce à la reprise des flux touristiques en Europe et au rebond de la demande chinoise depuis le second semestre 2016, portée par un regain de confiance des consommateurs, de moindres écarts de prix avec l'Europe et des taxes et les contrôles mis en place par Pékin pour lutter contre le marché parallèle des daigus, ces acheteurs qui revendent moins cher d'authentiques produits achetés en Europe.

BASE DE COMPARAISON DIFFICILES AU S2

La première griffe mondiale de luxe, dont les ventes dépassent les huit milliards d'euros, selon les analystes, récolte aussi les fruits d'une stratégie payante qui a consisté, dans un marché tiré par les consommateurs issus des classes moyennes émergentes, à offrir une large gamme de sacs et de petite maroquinerie à des prix accessibles.

Les tendance sont restées également très solides avec des hausses à deux chiffres dans les autres divisions. Les parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy) ont progressé de 13% au 2e trimestre, les montres et la joaillerie (Bulgari, Tag Heuer, Hublot) de 14% et la distribution sélective de 12% grâce à la marche en avant de la chaîne de parfumeries Sephora, devenue la deuxième marque du groupe par la taille avec des ventes estimées à environ sept milliards d'euros.

Le second semestre s'annonce cependant plus délicat pour le groupe de luxe qui sera confronté à des comparatifs beaucoup plus difficiles, le rebond du luxe ayant commencé au deuxième semestre 2016.

"Dans un environnement qui demeure incertain, nous abordons la seconde partie de l’année avec prudence", note le PDG du groupe, Bernard Arnault, dans un communiqué.

Il avait déjà évoqué, en janvier, un deuxième semestre "beaucoup plus difficile" pour cause de base de comparaisons élevées. Il avait aussi invoqué les risques liés au bas taux d'intérêt, à l'envolée des cours de Bourse et à une évolution géoplitique "difficile à lire".

Le résultat net part du groupe progresse de 24% à 2,12 milliards. Un acompte sur dividende de 1,60 euro sera versé le 7 décembre.

(Edité par Matthieu Protard)

par Pascale Denis