Commodesk - L’Indonésie envisage de reconduire son moratoire sur l’abattage des forêts tropicales. Une décision contestée par les industriels de la palme (Astra Agro Lestari, Sime Darby, Wilmar International, Sinar Mas…) et par les compagnies minières.

Djakarta s’était engagé il y a deux ans à protéger ses forêts et ses zones humides, dans le cadre d’un partenariat pour l’environnement avec la Norvège.  Mené sur 24 mois, ce plan était doté d’un milliard d’euros. Les industriels et les miniers y ont vu un frein à leur expansion, et un vecteur de mauvaise image de leurs produits, charbon ou huile de palme.

Le moratoire couvre le tiers du territoire indonésien, soit environ 65 millions d’hectares, et est appuyé par l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines. Il comprend toutefois des dérogations pour tous les projets engagés avant son instauration.

Le ministère de l’Agriculture préfèrerait délivrer des autorisations au cas par cas, en orientant les planteurs vers les 24 millions d’hectares de terrains considérés comme dégradés dans l’inventaire des forêts.

Dans l’attente d’une décision de la présidence, le gouverneur de Kalimantan Est (Bornéo) a décrété un moratoire d’un an dans la délivrance de permis d’exploitation de plantations de palmiers à huile. D’après Yayan Sabianoor, responsable du bureau qui délivre ces permis à Kalimantan Est, des autorisations ont été données pour l’exploitation de 2,4 millions d’hectares de palmeraies dans la province, alors qu’un million d’hectares seulement sont effectivement exploités.

L’expansion des mines et des plantations a généré plus de 700 conflits territoriaux opposant les tribus locales aux planteurs et aux minières à Kalimantan Est.