par Jane Wardell et Swati Pandey

SYDNEY/PERTH, 8 avril (Reuters) - Un sous-marin autonome pourrait commencer mardi à explorer le fond de l'océan Indien dans le secteur où un signal susceptible d'être celui des boîtes noires du vol MH370 des Malaysia Airlines disparu il y a un mois a été capté ce week-end.

Il s'agit d'un moment critique pour les recherches dans la mesure où les batteries du système de localisation des enregistreurs de vol seront épuisées sous peu, à moins qu'elles ne le soient déjà.

Rien n'a été capté depuis ce week-end, a annoncé Angus Houston, responsable de l'agence australienne qui coordonne les recherches.

"L'émetteur a une durée de vie de 30 jours et nous avons maintenant dépassé ce délai. Par conséquent, il y a un risque que l'appareil soit sur le point d'arrêter d'émettre ou qu'il l'ait déjà fait. Tout est sur le fil du rasoir et il est impératif que nous trouvions autre chose", a-t-il déclaré mardi sur l'antenne de la radio publique australienne.

Les chances de retrouver des débris à la surface sont très minces en raison des courants et du cyclone qui a balayé la zone la semaine dernière, a poursuivi Houston.

RIEN DE RAPIDE À 4.500 M DE PROFONDEUR

Les signaux de ce week-end ont été captés à 1.700 km au nord-ouest de Perth, d'abord pendant deux heures puis un quart d'heure.

L'équipage de l'Ocean Shield, bateau australien à bord duquel se trouve le détecteur américain qui les a reçus, continue à en chercher d'autres, mais y renoncera bientôt pour lancer le sous-marin télécommandé Bluefin-21 afin de scruter les fonds marins. La décision sera prise dans la journée, a précisé Angus Houston.

"Nous sommes assez convaincus qu'il s'agit du bon secteur parce que les calculs de la zone de recherches correspondent exactement au lieu ou nous avons capté ces signaux", a-t-il souligné. Dans ce secteur, l'océan atteint 4.500 mètres de profondeur, ce qui correspond à la limite du sous-marin.

"Rien ne se fait rapidement quand on travaille à 4.500 mètres de profondeur", a-t-il averti, parlant d'un processus "long et pénible".

En surface, onze avions militaires, trois civils et 14 bateaux doivent continuer à sillonner la zone de 217.000 km2 où le Boeing 777 se serait abîmé le 8 mars avec 239 personnes à bord, dont 153 Chinois et quatre Français. (Lincoln Feast, Jean-Philippe Lefief pour le service français)