New York (awp/afp) - D'abord indifférente à de bons chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis, Wall Street semblait à la mi-journée céder à un optimisme prudent après d'autres indicateurs favorables: le Dow Jones gagnait 0,31% et le Nasdaq 0,53%.

Vers 16h00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 54,00 points à 17.739,09 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 25,88 points, à 4.895,72 points.

L'indice élargi S&P 500, très surveillé par les investisseurs, progressait de 4,15 points, soit 0,20%, à 2.063,89 points.

"Le marché a surmonté ses pertes initiales dues à la chute des prix du brut et à une déception sur la confiance des industries japonaises. Les actions sont passées dans le vert après une pléthore de bonnes statistiques, les créations d'emplois de mars et le moral des consommateurs ayant dépassé les attentes, tandis que l'activité manufacturière est revenue à l'expansion pour la première fois depuis août 2015", ont noté les analystes de Charles Schwab, évoquant également des chiffres favorables en zone euro et en Chine.

Tous ces bons éléments permettaient à la Bourse de New York de résister au pessimisme venu des places europénnes et japonaise.

Jack Ablin, chez BMO, a expliqué que les chiffres sur l'emploi à eux seuls ne pouvaient pas suffire à faire monter encore un marché qui a déja beaucoup progressé depuis février, car "ils étaient proches des attentes".

L'économie américaine a créé 215.000 nouveaux emplois le mois dernier, 15.000 de plus que les prévisions médianes des analystes. Le taux de chômage est remonté d'un dixième de point à 5%, mais "pour la meilleure raison possible", expliquait Chris Low chez FTN Financial: à cause des nouveaux entrants sur le marché du travail. Le taux de population active est remonté à 63%, son plus fort niveau en deux ans.

Parallèlement, les salaires horaires ont augmenté un peu plus que prévu, à hauteur de 0,3%, soit 2,3% sur un an, ce qui selon M. Ablin a pu inquiéter des investisseurs craignant que des responsables de la Fed trouvent là une raison de rehausser les taux d'intérêt.

En fin de compte, a-t-il expliqué, la réaction du marché correspond avant tout aux attentes de bénéfices des entreprises, et selon lui l'"indice ISM sur l'activité manufacturière aide à gonfler les bénéfices".

L'indice ISM s'est affiché à 51,8, bien au-delà des attentes (50,6), et, bonne nouvelle supplémentaire, ce bon score s'explique surtout par un bon des nouvelles commandes.

Parallèlement le moral des ménages a légèrement baissé en mars, mais nettement moins qu'attendu.

- L'automobile à la peine -

Le constructeur de voitures électriques Tesla gagnait 3,53% à 237,89 dollars, après la présentation de sa berline compacte deux fois moins chère que ses véhicules précédents, la Model 3, pour laquelle il a annoncé avoir déjà enregistré plus de 115.000 commandes.

Les autres groupes automobiles américains s'affichaient en revanche en baisse, après avoir annoncé des ventes mensuelles décevantes.

General Motors, dont les ventes ont progressé de 0,9% sur un an, mais avec une chute de 6,6% en données corrigées des variations saisonnières, perdait 3,21% à 30,42 dollars. Ford reculait de 3,04% à 13,09 dollars bien que son mois de mars ait été le meilleur depuis 10 ans, et Fiat-Chrysler chutait de 4,71% à 7,68 dollars.

Le groupe hôtelier Marriott chutait de 5,83% à 67,03 dollars, désormais assuré de pouvoir acquérir son concurrent Starwood (-5,22% à 79,08 dollars), après que le groupe d'assurance chinois Anbang a renoncé à son offre. Marriott a mis sur la table 13,6 milliards de dollars pour cette opération.

La chaîne d'habillement Urban Outfitters montait de 3,25% à 34,17 dollars après avoir donné des perspectives optimistes sur ses résultats trimestriels, avec une hausse de ses ventes à périmètre constant.

En revanche, le fabricant de puces informatiques Marvell chutait de 3,98% à 9,90 dollars. Il a prévenu que son rapport annuel, qu'il prévoit de publier en retard, ferait part d'une perte annuelle et d'un recul de son chiffre d'affaires.

Le marché obligataire était hésitant: le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 1,784% contre 1,775% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,614%, contre 2,615% précédemment.

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