(Actualisé avec commentaires de McDonald's et la Commission)

par Foo Yun Chee

BRUXELLES, 4 avril (Reuters) - Des organisations de protection du consommateur en France, en Allemagne et en Italie ont saisi mardi leurs autorités de la concurrence respectives pour qu'elles enquêtent sur McDonald's, soupçonnant le géant américain de la restauration rapide de pratiques anticoncurrentielles.

Les trois organisations s'interrogent sur les pratiques de McDonald's en matière de franchises, en particulier pour les prix des produits vendus dans les points de vente franchisés, estimant que le consommateur paye plus cher que dans les restaurants détenus en propre par l'enseigne américaine.

La franchise est un pilier du modèle économique de McDonald's, qui ne possède que 20% des restaurants de son réseau.

La Commission européenne a confirmé avoir reçu une plainte mais s'est refusée à tout autre commentaire. Les directions de la concurrence allemande et italienne n'ont pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.

La direction de la concurrence française a confirmé avoir reçu une plainte, sans autre précision.

McDonald's a rejeté ces allégations.

"Nos franchisés fixent leurs propres prix pour les menus. Notre modèle économique aide nos franchisés à obtenir des emplacements immobiliers de premier plan et reflète un niveau significatif d'investissements du groupe dans les restaurants, ainsi qu'à travers la formation et un réseau bien établi de fournisseurs de qualité" a dit son porte-parole Terri Hickey.

L'organisation de protection du consommateur française Indecosa-CGT, qui revendique 672.000 adhérents, explique dans sa plainte, que Reuters a consultée, que McDonald's France oblige les franchisés à pratiquer des prix plus élevés que ses propres points de vente.

Le cabinet d'avocats allemand SKW Schwarz a déposé une plainte du même ordre auprès de l'Office des cartels au nom d'une organisation qui souhaite rester anonyme.

Le document dont Reuters a pris connaissance évoque des clauses anti-concurrentielles telles que lier un accord de franchise à un accord de location, imposer des restrictions sur les fournisseurs et fixer des loyers excessifs pour les murs.

Les organisations italiennes Codacons, Movimento Difesa del Cittadino et Cittadinanzattiva ont dit mardi qu'elles retireraient une plainte déposée en 2016 auprès de la Commission européenne en raison de la lenteur de la procédure et saisiraient plutôt les autorités locales.

(Wilfrid Exbrayat et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Joanny)