SHANGHAI, 10 novembre (Reuters) - Une bande de malfaiteurs de l'est de la Chine a écoulé près de 100 tonnes de tofu toxique sur les marchés, nouvelle illustration des pratiques troubles dans l'agroalimentaire chinois, annonce lundi la presse chinoise.

Les malfaiteurs avaient ajouté un agent blanchissant industriel, la rongalite, pour donner aux bâtons de tofu séché une apparence plus claire et pour modifier sa consistance, rapporte lundi le Shanghai Daily, qui relaye des informations de la presse officielle dans la province du Shandong.

L'utilisation de la rongalite, considérée comme cancérigène, est interdite dans l'industrie agroalimentaire.

Le secteur est régulièrement en proie à des scandales, ce qui souligne la difficulté pour les sociétés de contrôler la chaîne des approvisionnements.

En juillet, un fournisseur de la société Yum Brands, maison mère de KFC et de McDonald's, a été montré du doigt après un article montrant que les employés utilisaient de la viande dont la date d'expiration était dépassée.

Le distributeur Wal-Mart Stores a rappelé en janvier certains produits à base de viande d'âne après que des tests eurent montré qu'ils contenaient des traces de renard.

Selon le quotidien Qilu Evening News, la bande du tofu était dirigée par trois cousins.

Des sacs de poudre de rongalite étaient empilés contre les murs de l'usine. Ce produit chimique était ensuite ajouté à la préparation pour fabriquer les bâtons de tofu asséché, les "fuzhu", en-cas populaire en Chine.

"Le sol de l'usine était dégoûtant et il y a avait une odeur étouffante dans les locaux. Les salariés fabriquaient les fuzhu avec des ustensiles couverts de crasse", a déclaré un responsable de la police au journal.

La police a interpellé quatre hommes impliqués dans l'opération et saisi près de dix tonnes de tofu toxique. Elle a indiqué que 100 tonnes supplémentaires avaient déjà été vendues par le gang dans le Shandong et dans les provinces voisines du Henan et du Jiangxi.

Pour l'instant, aucun maladie n'a été signalé qui serait liée à l'ingestion des produits concernés. (Adam Jourdan; Danielle Rouquié pour le service français)