Vivendi et Mediaset avaient signé en avril dernier un accord de cession de Premium de 800 millions d'euros mais le groupe de Vincent Bolloré avait fait volte-face en juillet en affirmant que le plan stratégique de la chaîne n'était pas réaliste.

Le contentieux avait pris de l'ampleur lorsque Vivendi avait rapidement constitué une participation au sein de Mediaset en décembre pour en devenir le deuxième actionnaire derrière la famille de l'ex-président du Conseil Silvio Berlusconi.

"C'est une sale histoire pour nous mais la page est tournée", a déclaré Marco Giordani, le directeur financier de Mediaset, lors d'une réunion d'analystes faisant suite à la publication des comptes annuels.

L'impact de la remise en cause de la vente de Mediaset sur ces derniers a été de 341,3 millions d'euros, bien plus que les 100 millions d'euros estimés dans un premier temps par l'administrateur délégué le mois dernier.

La décision de Vivendi a entraîné "une série de charges exceptionnelles" totalisant 269,3 millions d'euros, à quoi s'est ajoutée une perte supplémentaire de 72 millions d'euros liée au maintien "imprévu" de Premium dans le périmètre du groupe au quatrième trimestre, explique Mediaset dans un communiqué.

Mediaset a fait état d'une perte d'exploitation de 189,2 millions contre un bénéfice d'exploitation de 231,4 millions en 2015. Le chiffre d'affaires est ressorti à 3,67 milliards d'euros, en ligne avec le consensus Reuters qui le donnait à 3,7 milliards.

Le CA de Premium a augmenté de 11% à 620 millions d'euros en 2016 et il est prévu en hausse de 10 à 20 millions cette année.

Mediaset a reformulé la stratégie de Premium après la mésaventure avec Vivendi, entendant élargir à d'autres audiences ses chaînes et ses programmes pour l'heure destinés exclusivement à ses deux millions d'abonnés fidèles.

La chaîne payante est censée contribuer à près de la moitié des 468 millions d'euros de bénéfice d'exploitation additionnel projetés en Italie d'ici 2020.

Giordani a dit mercredi que Vivendi, qui détient à présent 28,8% du capital de Mediaset, exerçait une influence certaine sur l'activité du télédiffuseur, reprenant à son compte les conclusions données la veille par le régulateur des communications AGCom.

Pier Silvio Berlusconi a déclaré de son côté qu'il revenait à Vivendi de trouver une solution au contentieux en cours et que Mediaset ne ferait savoir que plus tard ce qu'il entendait faire à la suite de la décision de l'AGCom.

(Véronique Tison et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Giulia Segreti et Giancarlo Navach

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Mediaset SpA