Le torchon brûle entre Vivendi et Mediaset à propos de la filiale de télévision à péage de ce dernier, Mediaset Premium, que le groupe français veut racheter, mais selon des conditions financières différentes que celles initialement évoquées. Ce dont Mediaset, qui estime que la première offre formulée par Vivendi étant engageante, ne veut pas entendre parler.

Si à la Bourse de Paris, l'action Vivendi prend 0,4% à 17,7 euros, à Milan, le titre Mediaset recule encore de 7% à 2,8 euros.

Pour mémoire, le 8 avril, Vivendi et Mediaset avaient annoncé un 'partenariat stratégique' prévoyant que le premier acquière la totalité du capital de Mediaset Premium moyennant un échange de capital : 'aux termes de cet accord, 3,5% du capital de Vivendi seront échangés contre 3,5% du capital de Mediaset et 100% du capital de la société de télévision payante Mediaset Premium', écrivait alors Vivendi.

Le 26 juillet dernier, après avoir étudié le dossier, Vivendi est revenu vers Mediaset avec une proposition révisée dont les termes sont les suivants : en échange de 3,5% de son capital, Vivendi recevrait 20% des parts de Mediaset Premium ainsi que 3,5% de Mediaset 'et pour le solde, (une) émission par Mediaset d'obligations convertibles en actions Mediaset au profit de Vivendi, par échéances annuelles successives'.

Mais Mediaset l'a mal pris, et le “partenariat stratégique” entre les deux groupes semble mal parti : préalablement à la publication de ses comptes semestriels, hier, Mediaset a considéré le revirement de Vivendi comme une violation des obligations contractuelles de ce dernier, le groupe italien considérant en quelque sorte que la première proposition n'était pas indicative, mais engageante. De ce fait, le conseil d'administration de Mediaset a rejeté la proposition alternative de Vivendi 'au motif qu'elle est incompatible avec l'accord engageant déjà signé par les deux parties'.

L'affaire risque donc de se déplacer sur le terrain judiciaire, car Mediaset entend 'prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter les termes du contrat signé par Vivendi'. Si cela s'avérait impossible, Mediaset se réserve le droit de porter l'affaire en justice, 'au civil et au pénal', afin de défendre ses intérêts.

“De son côté, Vivendi menace de poursuivre Mediaset pour propos diffamatoires”, rapporte un bureau d'études parisien ce matin.



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