Milan (awp/afp) - L'autorité de tutelle des télécommunications en Italie, l'AGCOM, a annoncé mercredi l'ouverture d'une instruction au sujet de la montée de Vivendi dans le groupe de télévisions italien Mediaset, alors qu'il détient également un quart de Telecom Italia.

L'AGCOM, saisie par Mediaset, qui dénonce la manoeuvre de Vivendi, a précisé dans un communiqué avoir pris à "l'unanimité" cette décision qui sera transmise prochainement aux intéressés.

Jeudi dernier, l'autorité avait averti qu'une opération visant à concentrer le contrôle de Mediaset et Telecom Italia "pourrait être interdite", en soulignant que la législation en vigueur interdisait le dépassement de certains seuils.

Vivendi détient désormais plus de 25% du capital de Mediaset.

La législation prévoit que les entreprises de télécommunications qui détiennent sur le marché italien une part de marché supérieure à 10% ne peuvent acquérir des revenus supérieurs à 10% du SIC, le "système intégré des communications" (télévision, radio, presse), afin de "répondre à des exigences d'intérêt public (pluralisme, concurrence..) et de droits essentiels des citoyens (informations..)".

Or, Telecom Italia a 44,7% de part de marché dans les télécommunications et Mediaset 13,3% du SIC.

Le groupe de Vincent Bolloré a annoncé lundi qu'il comptait augmenter sa participation dans Mediaset "dans la limite de 30% du capital et des droits de vote".

Après l'échec d'un projet de mariage annoncé en avril entre Mediaset et Vivendi au sujet du bouquet de télévisions Premium, qui a débouché sur un conflit acrimonieux, Vivendi tente un coup de force pour s'emparer de Mediaset, seule cible européenne accessible dans le domaine des contenus télévisuels.

Dénonçant une opération hostile, la famille Berlusconi s'est lancée, pour riposter, dans l'achat de titres afin de monter à 38,266% du capital et 39,775% en termes de droits de vote au sein du groupe de télévision italien.

Via sa holding Fininvest, elle a saisi la justice italienne mais aussi le gendarme boursier italien, la Consob, en accusant Vivendi de "manipulation du marché".

Selon les médias italiens, le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Putyfontaine, devrait être entendu vendredi par la Consob.

afp/rp