PARIS, 6 septembre (Reuters) - La ministre de la Santé Agnès Buzyn a exclu mercredi de réinstaurer l'ancienne formule du médicament pour la thyroïde Levothyrox malgré les plaintes d'effets secondaires, le produit actuel n'étant selon elle pas dangereux pour la santé.

Des milliers de personnes ont déclaré dans les dernières semaines ressentir de lourds effets secondaires comme des fatigues intenses, des crampes et des vertiges depuis le changement de formule du médicament du laboratoire Merck en mars, un produit pris par 3,3 millions de personnes en France.

L'actrice Anne Duperey, qui a dit dans une interview au Parisien être victime de ces symptômes, s'est fait le porte-parole de ces patients et réclame le retour à l'ancienne formule.

"Ces effets secondaires sont notables mais ils ne mettent pas en danger la vie des gens", a dit Agnès Buzyn à l'issue d'une rencontre avec des associations de patients sur le sujet.

"Les effets secondaires vont s'estomper avec le temps", a-t-elle poursuivi. "Il n'est pas question pour l'instant de revenir à l'ancienne formule."

Elle assure que l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de la santé (ANSM) a mené des essais pour vérifier qu'il n'y avait pas "d'impureté" et que le médicament "répondait bien aux standards". Elle ajoute que ces études démontrent que le produit est fiable.

"Il est très important que les malades n'arrêtent pas leur traitement, là ils seraient en danger", dit-elle.

L'ANSM parle toutefois de "crise" et mène en ce moment une autre étude pour comprendre l'origine des effets secondaires de la nouvelle formule. L'agence dit avoir reçu près de 5.000 déclarations de patients affectés. Les résultats devraient être connus dans le courant du mois d'octobre.

La ministre estime qu'il s'agit davantage d'un problème de communication que d'un "scandale sanitaire". Beaucoup de patients disent ne pas avoir été mis au courant de ces changements. Elle a donc annoncé la mise en place d'une "mission" pour améliorer le transfert d'information entre médecins et patients.

Elle ajoute vouloir ouvrir le marché à d'autres marques et produits génériques, le produit du laboratoire Merck étant en situation de monopole en France. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)