L'action collective est accessible aux patients privé de thyroïde sur la plateforme MySmartCab.fr, permettant de déposer leur dossier en ligne afin qu'il soit traité par un avocat.

Le collectif d'avocats a choisi l'action civile jugée plus efficace et rapide qu'une attaque au pénal.

"Nous ne voulons pas d'une action longue au pénal, qui serait jugée dans une dizaine d'années alors qu'une action civile permettrait aux victimes une indemnisation rapide, avec la prise en compte de la souffrance de la victime", a expliqué mardi Christophe Leguevaques, avocat au barreau de Paris, qui a déjà défendu ces dernières années de nombreux dossiers collectifs comme celui de la catastrophe de l'usine AZF ou des Irradiés du CHU de Rangueil.

"Le Levothyrox est un médicament nécessaire à la survie des patients, donc changer sa composition sans les informer est à la limite du scandale", a assuré pour sa part Romain Sintès, avocat au barreau de Toulouse, qui dénonce le défaut d'information du laboratoire allemand Merck, producteur du Levothyrox. 

Sophie Descat, avocate mais également patiente du Levothyrox, a précisé que depuis le début du scandale, de nombreux malades se rendent en Andorre ou en Espagne où la composition du médicament n'a pas changé.

"Si ensuite nous allons vers une procédure pénale, l'action civile aura permis un travail préparatoire pour aller devant le juge", plaide Christophe Leguevaques, qui veut obtenir une décision judiciaire dans les 12 mois de la saisine du tribunal.

Les auteurs de l'action collective solliciteront une indemnité forfaitaire pour chaque demandeur de 10.000 euros : 5.000 euros de préjudice résultant du défaut d'information et 5.000 euros provenant du préjudice d'angoisse.

Selon le collectif toulousain qui envisage une action civile si environ 500 patients s’inscrivent, des dizaines de patients se sont déjà présentés à titre individuel.

La justice a décidé le 15 septembre d‘ouvrir une enquête sur l'affaire du Levothyrox. L'enquête a été confiée au pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille.

Devant l’inquiétude des malades, la ministre de la Santé a annoncé la semaine dernière un retour temporaire et limité à l’ancienne formule.

En France, près de 3 millions de personnes prennent du Levothyrox, destiné à corriger l'hypothyroïdie liée à l'insuffisance de production d'hormones par la glande thyroïde ou à son absence.

(Julie Rimbert, édité par Yves Clarisse)