New York (awp/afp) - La biotech américaine Gilead Sciences, qui développe le traitement préventif contre le sida Truvada, a annoncé jeudi des résultats trimestriels en dessous des attentes, en raison de ventes décevantes de ses onéreux médicaments contre l'hépatite C.

Gilead Sciences est propriétaire du Sovaldi et de Harvoni, deux traitements contre l'hépatite C. Un traitement complet de Harvoni coûte 94.500 dollars aux Etats-Unis, soit 1.000 dollars le comprimé.

Le prix élevé de ces deux antiviraux a placé le groupe au centre du débat en cours aux Etats-Unis sur la flambée des prix des médicaments, notamment ceux développés par les biotechs dont les percées thérapeutiques dans le traitement des cancers, de l'hépatite C et des maladies rares et orphelines sont par ailleurs saluées.

Au premier trimestre, le chiffre d'affaires a reculé de 2,6% à 7,8 milliards de dollars. Habitués à des performances record de Gilead Sciences, les marchés attendaient une progression des revenus à 8,11 milliards.

La baisse de 15,7% à 3 milliards de dollars des ventes d'Harvoni a particulièrement pesé sur les revenus.

S'il a bondi de 31,4% à 1,28 milliard de dollars, le chiffre d'affaires du Sovaldi était en dessous du 1,37 milliard anticipé par les analystes.

Commercialisés parmi les premiers nouveaux traitements contre l'hépatite C, Harvoni et Sovaldi sont depuis quelques mois concurrencés par des médicaments beaucoup moins chers mais tout aussi efficaces.

En janvier, le laboratoire Merck a par exemple cassé les prix, en proposant son traitement Zepatier pour 35% moins cher pour gagner des parts de marché.

L'hépatite C est une maladie qui peut entraîner cirrhose ou cancer du foie. Elle touche environ 185 millions de personnes dans le monde et 350.000 meurent de ses complications, selon l'OMS.

Le Truvada, autre traitement populaire de Gilead Sciences destiné, lui, à la prévention du HIV, a vu ses ventes augmenter de 16,4% à 898 millions de dollars, mais ce n'est pas encore suffisant pour doper les profits.

Le résultat net trimestriel du groupe a diminué de 18% à 3,57 milliards de dollars, soit un bénéfice par action ajusté de 3,03 dollars. Cette dernière mesure est de 11 cents en dessous des attentes.

Le titre était aussitôt sanctionné à Wall Street, où il dévissait de près de 7% dans les échanges électroniques après la clôture.

afp/rp