Le fabricant de pneumatiques, numéro deux mondial par les ventes derrière le japonais Bridgestone, a réalisé sur les trois derniers mois une chiffre d'affaires de 5,33 milliards d'euros. Le consensus des sept analystes interrogés par Inquiry Financial pour Reuters donnait 5,35 milliards.

"Sur la fin de l'année 2017 et indépendamment des conditions hivernales à venir, les marchés de remplacement devraient retrouver progressivement leur tendance de long terme", a déclaré le groupe clermontois dans un communiqué. "La demande en première monte devrait rester bien orientée en poids lourd, génie civil et agricole, l'activité tourisme camionnette présentant une croissance moindre."

Michelin profite en effet du rebond observé depuis la fin 2016 de l'activité minière, reflet de la fin du déstockage et de la reprise de l'activité d'extraction. Au troisième trimestre, ce marché qui utilise des pneus géants pouvant aller jusqu'à 4 mètres de haut et peser jusqu'à cinq tonnes, a grimpé de 10% à 15%.

Au cours d'une téléconférence, le directeur financier Marc Henry a dit anticiper une poursuite de cette tendance vigoureuse en 2018.

La demande des constructeurs de voitures est plus volatile, avec une reprise en Europe au troisième trimestre après un premier semestre très contrasté, une légère reprise en Chine après un deuxième trimestre morose et une accentuation du ralentissement en Amérique du Nord.

Au total, les volumes de Michelin ont augmenté de 1% au troisième trimestre, l'effet prix a grimpé de 4,4%, reflet des hausses de tarifs dans l'activité remplacement et dans les activités indexées où le groupe répercute l'évolution des matières premières (pétrole et caoutchouc). Il a ainsi pu plus que compenser un effet de changes négatif de 3,7% sur la période.

Michelin a revu en hausse son estimation de l'impact négatif des devises sur l'ensemble de l'année, à une fourchette de -110 et -120 millions d'euros alors qu'il l'attendait neutre fin juillet, puis compris entre -85 millions et -115 millions d'euros au salon de l'automobile de Francfort mi-septembre.

Le groupe a néanmoins confirmé ses objectifs 2017, libellés hors effet de change. Il table toujours sur une croissance de ses volumes en ligne avec le marché, sur une hausse de son résultat opérationnel sur activités courantes et sur un cash flow libre structurel supérieur à 900 millions d'euros.

L'effet matières premières reste quant à lui anticipé à -800 millions d'euros sur l'année. En septembre, le prix du caoutchouc naturel a augmenté de 4,4% et le prix du Brent de 6,9%.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Michelin, Bridgestone Corp