Leaders historiques en Iran, les constructeurs automobiles français PSA et Renault figurent parmi les entreprises les plus exposées à l'économie iranienne avec les secteurs du pétrole et de l'aéronautique.

Les deux groupes automobiles avaient rapidement signé des accords de production dès 2016 pour revenir en Iran, une fois les dernières sanctions levées, et leur stratégie prévoit toujours une montée en régime de leurs activités sur place.

"Comme l'ensemble des acteurs économiques, nous suivons l'évolution de ce sujet, y compris la position officielle de l'Union européenne sur ce dossier, que nous espérons singulière", a dit mercredi à Reuters un porte-parole de PSA.

"Le groupe PSA rappelle que ses activités automobiles sont totalement conformes à la réglementation internationale", a-t-il ajouté.

Renault n'était pas pour sa part en mesure de faire un commentaire dans l'immédiat.

€1,5 MILLIARD DE PROJETS FRANÇAIS

En février dernier, Bpifrance avait indiqué que les projets d'exportations françaises vers l'Iran atteignaient près de 1,5 milliard d'euros. La banque publique avait également indiqué avoir pris des dispositions pour accompagner les entreprises françaises en cas de nouvelles sanctions américaines.

Après l'annonce de Donald Trump sur la sortie de l'accord sur le nucléaire iranien, le département du Trésor américain a annoncé que les Etats-Unis allaient rétablir une large palette de sanctions concernant l'Iran à l'issue de périodes transitoires de 90 à 180 jours.

Dans le cadre de son internationalisation, PSA voit un fort potentiel dans le marché automobile iranien. Le groupe a vendu sur place 444.600 véhicules l'an dernier sur un marché qui pourrait, selon Business France, tripler de taille d'ici 2030 à trois millions d'unités par an, dépassant ainsi le marché français.

Renault, dont l'Iran est devenu le 8e marché mondial, a signé quant à lui en juillet 2017 un nouvel accord pour produire 150.000 véhicules supplémentaires au sein d'une coentreprise, qui doit s'ajouter aux capacités existantes de 200.000 unités dans le pays.

Le groupe au losange a vendu 162.079 véhicules en Iran en 2017 et vise plus de 250.000 ventes à la fin du plan stratégique "Drive the future", vers 2023.

Les deux constructeurs poursuivent la montée en puissance sur place, avec chez PSA le lancement prochain de la fabrication locale de la nouvelle C3 et chez Renault un accord sur une troisième usine en cours de finalisation.

A 10h40, PSA reculait de 1,28% à 20,05 euros, Renault de 1,19% à 88,07 euros et Michelin de 1,07% à 116,05 euros, affichant ainsi les trois plus fortes baisses de l'indice CAC 40 (+0,02%).

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume