PARIS (awp/afp) - Promouvoir l'"entreprise contributive" et mieux impliquer les salariés dans la vie de leur société: le cercle de réflexion Terra Nova apporte son écot au débat sur le rôle de l'entreprise, dans une note publiée dimanche soir.

Quelques jours avant la remise au gouvernement d'un rapport sur la question par l'ancienne dirigeante de la CFDT Nicole Notat et le patron de Michelin Jean-Dominique Senard, le think tank, classé à gauche, formule 21 propositions pour une "gouvernance responsable".

Selon Terra Nova, l'entreprise souffre aujourd'hui d'une "crise de légitimité", l'opinion dominante des Français étant qu'elle ne serait qu'"au service exclusif des actionnaires".

Cette crise est aussi alimentée par le fait que nombre de salariés réclament plus d'autonomie dans leur travail, une exigence qui se heurte à la culture hiérarchique très prégnante en France, souligne l'étude, qui affirme aussi que "la pénibilité au travail se maintient à un niveau élevé" dans l'Hexagone.

Dans ce contexte, une "redéfinition de l'entreprise" est nécessaire, en commençant par la modification des articles du code civil consacrés à la question, qui datent du début du XIXe siècle.

Terra Nova approuve par ailleurs la proposition de créer un nouveau statut d'entreprise s'ajoutant à ceux qui existent déjà, une "Société à objet social étendu", et de promouvoir les fondations d'entreprise, un modèle peu répandu en France.

Le cercle de réflexion se prononce aussi en faveur du développement des dispositifs d'intéressement et de participation dans les PME, ce que souhaite le gouvernement, et propose de viser "un objectif de 10% du capital des entreprises françaises détenu par les salariés (contre 4 à 6% actuellement)".

Il plaide pour la promotion d'un nouveau paradigme, celui de "l'entreprise contributive", qui associe davantage les salariés à la vie de leur société et à ses modes de fonctionnement.

Parmi les pistes, Terra Nova propose d'étendre à partir de 2022 la présence des représentants des salariés dans les conseils d'administration aux entreprises de 500 salariés contre 1.000 actuellement, et de retenir la proportion d'un tiers d'administrateurs salariés pour les entreprises de plus de 1.000 salariés.

Ceux-ci devraient être élus plutôt que désignés et bénéficier d'un "parcours d'intégration et d'acquisition de compétences" tout au long de leur mandat, préconise le think tank.

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