Michelin (ML.FR) table sur un retour à la croissance en 2017 pour sa branche de pneus de spécialités, qui souffre depuis trois ans des difficultés du secteur minier, a indiqué le président de la gérance du groupe de pneumatiques dans un entretien aux Echos-Investir.

"Même si la situation reste difficile encore dans certains segments, comme les pneus agricoles ou ceux qui sont destinés aux infrastructures, dans le domaine des mines, qui est la principale composante de cette division, les stocks chez nos grands clients étant revenus à des niveaux raisonnables, l'année 2017 devrait marquer le retour de la croissance", déclare le dirigeant.

Selon Jean-Dominique Senard, le résultat opérationnel de la division de pneus de spécialités a diminué de 500 millions d'euros à parités constantes entre 2012 et 2015. "Ce n'est pas rien, même si nous avons pu conserver une rentabilité très élevée pour ce segment", souligne-t-il.

Rattrapage de la demande en Europe

Depuis le début de l'année, le marché du pneumatique dans son ensemble reste "dynamique" et l'activité de première monte "globalement forte", indique également Jean-Dominique Senard aux Echos-Investir.

"On commence, certes, à percevoir une forme de plateau en Amérique du Nord, mais c'était prévisible, et il s'agit d'un plateau sur des niveaux élevés. Néanmoins, la croissance depuis le début de l'année est de 2% dans cette zone", déclare le dirigeant.

L'Europe bénéfice d'un "phénomène de rattrapage" et connaît une croissance de la demande de 4%. "Même en Russie, on assiste à une légère reprise après une période très difficile", explique Jean-Dominique Senard. "Si la tendance demeure négative au Brésil, la Chine reste très positive avec une expansion supérieure à 10 %", ajoute-t-il.

Une possible acquisition dans les émergents

Par ailleurs, le président de la gérance de Michelin s'est dit ouvert à des opérations de croissance externe, notamment dans les pays émergents, tout en regrettant les niveaux de valorisation très élevés.

"Je considère qu'aujourd'hui une acquisition est toujours possible, à condition qu'elle crée de la valeur pour l'actionnaire et qu'elle soit cohérente avec la stratégie du groupe", souligne-t-il.

"Dans ce domaine, les pays émergents sont notre priorité, mais je suis stupéfait de voir la valorisation de certaines sociétés qui affichent des ratios de valorisation deux ou trois fois supérieurs aux nôtres".

-Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com ed: VLV

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