Paris (awp/afp) - Michelin a publié mercredi un chiffre d'affaires en recul de 2,5% pour le troisième trimestre, à 5,179 milliards d'euros, dans le contexte d'un environnement "extrêmement concurrentiel" en Europe, mais confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'année.

Le repli du chiffre d'affaires lors du troisième trimestre est dû en majorité à un effet de changes négatif de 1,3 point de pourcentage, tandis que l'effet "mix-prix" (c'est-à-dire l'évolution des prix entre ses différentes gammes de produits), qui intègre des indexations sur les cours des matières premières, a pesé pour un point.

Les volumes vendus (en tonnes) ont quant à eux reculé de 0,9%, la faute notamment à "un environnement de prix extrêmement concurrentiel" en Europe, a indiqué le fabricant français de pneumatiques dans un communiqué.

Ces volumes restent sur une tendance positive pour les neuf premiers mois de l'année (+1,4%), mais ne suffisent pas à compenser des effets de change (-2,3 points) et mix-prix (-1,7 point) défavorables.

En prenant en compte un effet de périmètre positif de 0,5 point, le chiffre d'affaires sur neuf mois recule de 2,1% par rapport à la même période de 2015, atteignant 15,471 milliards d'euros.

Le chiffre d'affaires des pneumatiques "tourisme camionnette", qui représentent plus de la moitié de l'activité du groupe au Bibendum, a grimpé de 0,5% à 8,88 milliards d'euros depuis le début de l'exercice 2016 par rapport à la même période de 2015.

Mais cette progression ne traduit qu'en partie une hausse des volumes de 2,5%, elle-même pénalisée au 3e trimestre "par des tensions sur les prix en Europe", selon Michelin.

Le secteur des pneus "poids lourd", qui contribue à hauteur de 4,44 milliards d'euros au chiffre d'affaires sur neuf mois, est nettement plus chahuté, voyant ses ventes reculer de 5% malgré une stabilité des volumes écoulés (+0,3%).

Cette branche subit un "effet négatif de prix" dû "essentiellement à des ajustements de prix décidés en Amérique du Nord, ainsi qu'à la mise en oeuvre des clauses d'indexation sur les cours de matières premières", a indiqué Michelin.

L'activité dite "de spécialités", comme les produits destinés aux engins agricoles, miniers ou aux avions, représente des ventes de 2,15 milliards d'euros de janvier à septembre. Elle souffre aussi, avec une chute de 6,2% par rapport à la période correspondante de 2015.

Michelin a évoqué un marché des pneumatiques pour les mines "en baisse significative pour la troisième année consécutive, pénalisé par la diminution des stocks dans les mines dans un contexte d'extraction stabilisée" et un marché du remplacement des produits pour l'agriculture "globalement en baisse dans les pays matures, pénalisé par des cours des denrées agricoles bas".

En revanche, "le marché des pneumatiques pour l'aviation commerciale poursuit sa croissance, portée par la hausse du trafic passager".

Prenant acte d'un 3e trimestre "moins allant en Europe face à un environnement de prix extrêmement concurrentiel", l'entreprise a dit s'attendre à des marchés "contrastés" d'ici à la fin de l'année.

Mais le groupe clermontois a confirmé ses objectifs pour l'exercice en cours, continuant de prévoir notamment une "croissance des volumes supérieure à l'évolution mondiale des marchés" et un flux de trésorerie libre structurel "supérieur à 800 millions d'euros".

Malgré une baisse du chiffre d'affaires déjà sensible au premier semestre (-2%), Michelin avait publié fin juillet un bénéfice net en hausse de 9% à 769 millions d'euros grâce à une amélioration de sa rentabilité.

afp/buc