Le fabricant de pneumatiques a dégagé durant la première moitié de l'année un bénéfice opérationnel sur activités courantes de 1,4 milliard d'euros (+11,3%) et un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 773 millions (+9%).

Le consensus Reuters donnait respectivement 1,39 milliard et 739 millions d'euros, sur la base des estimations de onze analystes.

La baisse des matières premières a eu un effet positif net de 115 millions d'euros sur le résultat opérationnel, malgré la répercussion contractuelle des prix qu'elle entraîne aussi, tandis que le plan de compétitivité du groupe a ajouté 155 millions d'euros au bénéfice du semestre.

Michelin s'est dit bien parti pour atteindre son objectif de 1,2 milliard d'euros de gains de compétitivité sur la période 2012-2016. Dans un environnement concurrentiel qui pousse même les marques premium à réduire certains tarifs, le groupe a déjà annoncé qu'il économiserait 1,2 milliard d'euros supplémentaires sur 2017-2020.

L'évolution des devises a pesé en revanche à hauteur de 98 millions d'euros (-2,8%) au premier semestre. Le directeur financier Marc Henry a souligné que cet impact reflétait surtout les monnaies émergentes et pas l'évolution de la livre sterling sur fond de référendum sur le Brexit.

ESTIMATIONS DE VOLUMES EN BAISSE

Michelin et Faurecia ont donné mardi matin le coup d'envoi des semestriels du secteur automobile en France. Valeo publiera ses chiffres après la clôture, suivi mercredi matin de PSA puis de Renault et de Plastic Omnium jeudi.

Si la révision à la hausse des prévisions de Faurecia a été jugée de bon augure pour la saison - hormis Renault, les valeurs du secteur gagnent mardi entre 1% et 4% à la Bourse de Paris - la publication de Michelin a finalement laissé le marché sur sa faim.

S'il a ouvert sur un gain de 1,9%, le titre ne gagne plus que 0,65% à 89,32 euros à 11h30 après avoir évolué en territoire négatif une bonne partie de la matinée.

"Les résultats sont supérieurs au consensus mais Michelin a maintenu ses prévisions surtout parce que les matières premières exercent un vent arrière, tandis que les estimations de volumes ont été revues en baisse", commente dans une note Alexis Albert, de Barclays Capital.

Michelin a en effet revu en baisse de deux points de pourcentage ses prévisions pour le marché du pneu tourisme en 2016 en raison d'un dynamisme moins net en Amérique du Nord et en Europe, ainsi que son estimation pour le marché du poids lourd, attendu désormais au mieux stable à cause du recul observé en Chine, premier marché mondial.

"Dans ce contexte, le pilotage de la marge sur le second semestre devrait permettre de dégager un effet prix mix/matières premières positif sur l'année", a souligné le groupe dans un communiqué.

Les changes et la répercussion automatique des baisses de prix des matières premières expliquent que malgré une progression de 2,5% des volumes sur la période, les ventes nettes de Michelin aient reculé de 2% à 10,29 milliards d'euros.

Le consensus Reuters donnait 10,44 milliards d'euros.

Michelin a confirmé viser pour 2016 une croissance de ses volumes supérieure à l'évolution du marché, une hausse de son résultat opérationnel sur activités courantes hors effet de change et une génération de cash-flow libre structurel supérieur à 800 millions d'euros.

Il attend également sur l'année un effet de changes négatif d'environ 200 millions d'euros, un impact positif de la baisse des cours des matières premières de 450 millions d'euros et un impact positif si l'on tient compte des baisses de prix contractuelles.

Marc Henry a souligné que la remontée récente des cours du pétrole, qui entre dans la composition des pneus, devrait se traduire par quelques premières hausses de prix début 2017, comme le prévoient les contrats.

(Avec Laurence Frost, édité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume