20 juillet (Reuters) - Le fabricant de mémoires américain Micron Technology a dit au conglomérat technologique chinois Tsinghua Unigroup que son projet d'acquisition de 23 milliards de dollars (21 milliards d'euros) n'était pas réaliste étant donné que les autorités américaines allaient vraisemblablement s'y opposer au nom de la sécurité nationale.

Selon des sources proches du dossier, l'entreprise basée à Boise, dans l'Etat de l'Idaho, pense que la transaction ne sera pas autorisée par le Comité pour l'investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS), instance interministérielle qui a le pouvoir de bloquer des opérations pouvant, à ses yeux, mettre en péril la sécurité nationale.

Le titre Micron Technology a bondi de 14,5% la semaine dernière à la suite des informations relatives à l'intérêt porté par Tsinghua à la société américaine. Selon les sources déjà citées, le groupe chinois n'a pas encore formellement fait une offre.

Vers 18h10 GMT, l'action cédait toutefois 4,62% à 19,2 dollars, accusant l'une des plus fortes baisses d'un S&P 500 en légère hausse.

Toujours selon des sources, Micron a approché une banque d'affaires en vue d'être conseillé par rapport aux visées de Tsinghua mais le groupe n'a pas encore fait formellement appel à ses services puisqu'il pense à ce stade que le groupe chinois finira par renoncer.

Si jamais Tsinghua décidait de mener à bout son projet, il s'agirait de la plus grosse OPA chinoise sur une société américaine.

Tsinghua est une société chinoise contrôlée par l'université Tsinghua de Pékin, qui compte le président Xi Jinping parmi ses anciens étudiants.

Micron fabrique à la fois des mémoires DRAM pour les PC et les mémoires NAND pour les smartphones et autres matériels mobiles. (Liana B. Baker et Greg Roumeliotis à New York, John Ruwitch à Shanghai, Gerry Shih et Diane Bartz à Washington, Benoit Van Overstraeten pour le service français)