Le blocage parlementaire aux Etats-Unis autour du Farm Bill, la loi sur l’Agriculture, risque de provoquer une envolée des prix du lait, qui passeraient de 3,65 à 8 dollars le gallon (soit de 73,6 cents à 1,60 euro le litre).

La loi régissant les prix du lait est renouvelable tous les cinq ans, et le dernier texte applicable a expiré fin septembre. A défaut d’un compromis à la Chambre des représentants, c’est la loi d’origine qui s’applique. Si les parlementaires ne parviennent pas à adopter un nouveau texte avant la fin de l’année, les Etats-Unis reviendront à la version initiale, la loi de 1949.

Dans ce cas, les laiteries seraient en droit d’appliquer les coûts de production de l’après-guerre, une période où l’essentiel du traitement du lait se faisait manuellement. Ce prix minimum a été conçu pour éviter aux laitiers de produire à perte, le gouvernement s’engageant à compenser la différence. Mais en ajustant ce prix coûtant à l’inflation depuis cette époque, les autorités garantiraient aux 65.000 producteurs un prix largement au-dessus des prix actuels de marché.

Aujourd’hui, les producteurs ont intérêt à vendre leur lait au circuit de distribution commercial, plus rémunérateur que le prix public, qui sert seulement à éponger les excédents (en alimentant les programmes de lait à l'école). Mais si le gouvernement leur garantissait le double, ils changeraient de stratégie. Les Américains achèteraient au final leur lait au gouvernement, en le payant deux fois, au magasin et en subventions. La Fédération laitière n’est pas emballée par cette perspective, qui assécherait certainement la demande. Dans un contexte de marché libre, cela ferait le jeu de pays producteurs à moindre coût comme la Nouvelle-Zélande.