Le groupe de négoce japonais propose 96 couronnes norvégiennes par action Cermaq, ce qui représente une prime de 14% par rapport au cours de clôture de vendredi.

Vers 10h00 GMT, le titre Cermaq gagnait 15,48% à 97,00 couronnes après un pic à 98,25, un niveau supérieur à l'offre, ce qui, généralement, veut dire que les intervenants de marché n'excluent pas une surenchère.

Le gouvernement norvégien s'est immédiatement déclaré prêt à céder les parts de l'Etat dans Cermaq, soit 59%, à Mitsubishi tout en précisant qu'il examinerait d'éventuelles offres rivales.

De son côté, Cermaq a dit avoir eu des discussions avec plusieurs investisseurs stratégiques avant de trouver un accord avec Mitsubishi.

"Marine Harvest pourrait faire une contre-offre. C'est une possibilité, même si je ne veux pas spéculer sur les degrés de probabilités. Marine Harvest vient d'ailleurs de faire une acquisition au Chili", a déclaré Kolbjoern Giskeoedegaard, analyste chez Nordea.

ABN Amro note de son côté que Cermaq réalise 50 à 60% de son chiffre d'affaires au Chili, ce qui en fait l'un des trois principaux acteurs du secteur avec une part de marché d'environ 12%. De son côté, Mitsubishi, qui cherche à diversifier ses activités, contrôle déjà un éleveur de saumons chilien.

Les valeurs du secteur ont le vent en poupe car la demande mondiale de saumon devrait rester supérieure à l'offre jusqu'en 2016 au moins, ce qui soutient les cours.

Les producteurs norvégiens, comme Cermaq, sont jugés particulièrement attractifs alors que les chiliens ont souffert d'une épidémie et du manque de capitaux.

Oslo avait nationalisé Cermaq en juin 2013, quelques jours après le retrait d'une OPA hostile de Marine Harvest, le numéro un mondial de l'élevage de poissons.

DÉTÉRIORATION DES CONDITIONS DE MARCHÉ

Le titre Mitsubishi Corp a gagné 0,82% à la Bourse de Tokyo alors que l'indice Nikkei a perdu 0,71% sur des prises de bénéfices.

Cermaq a également dit lundi qu'il revoyait à la baisse ses prévisions de production pour l'ensemble de l'année, ajoutant au passage que les résultats du troisième trimestre étaient susceptibles d'être inférieurs aux attentes.

"Ceci est dû à une tendance générale de baisse des prix à ce stade du trimestre, évolution qui vient s'ajouter à des problèmes plus spécifiques liés à la diminution des volumes de ventes et à la santé des poissons", poursuit le groupe.

Cermaq avait pourtant bien commencé l'année, porté par le niveau élevé des prix des poissons, une hausse limitée de la croissance de l'offre et une demande élevée de la part de consommateurs soucieux de la qualité des produits.

D'ailleurs, depuis le début de l'année, le titre affiche une hausse de près de 64% (en incluant celle de lundi) contre une progression de quelque 12% pour l'indice OBX de la Bourse d'Oslo.

Mais les conditions de marché se sont détériorées ces derniers mois, en raison notamment de l'embargo russe sur les produits alimentaires frais et de restrictions imposées par la Chine. Pour 2014, Cermaq table désormais sur des volumes de ventes de 151.000 tonnes, contre 158.000 tonnes précédemment.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Balazs Koranyi et Joachim Dagenborg

Valeurs citées dans l'article : Cermaq ASA, Marine Harvest ASA, Mitsubishi Corp