Pour l'OCDE (l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques), cela ne fait aucun doute, les grandes économies mondiales ralentissent. Mais la situation est encore plus inquiétante en zone euro qui décroche.

Les dangers géopolitiques, liés à "l'intensification des conflits en Ukraine et au Proche-Orient, l'incertitude grandissante au sujet des résultats du référendum sur l'indépendance en Ecosse, ainsi que la vulnérabilité de certaines économies émergentes face à la perspective d'un durcissement monétaire aux Etats-Unis » sont autant de risques susceptibles d'impacter de manière négative la croissance économique mondiale estime l'organisation internationale.

Dans son rapport, l'OCDE a donc logiquement baissé ses prévisions de croissance économique pour les grandes économies mondiales. Mais elle a surtout épinglé la croissance « anémique » en zone euro qu'elle considère comme « l'aspect le plus préoccupant » et le risque de déflation, le tout sur fond de risques géopolitiques et financiers importants.

Elle a ainsi baissé de 0,4 point par rapport à sa dernière estimation de mai sa prévision de croissance 2014 du Produit intérieur brut pour la zone euro à 0,8%, et de 0,6 point sa prévision pour 2015 à 1,1%.

En France en particulier, l'OCDE s'est alignée sur les prévisions récemment annoncées par le gouvernement, et prévoit 0,4% cette année puis 1,0% l'an prochain. En mai, elle espérait encore 0,9% puis 1,5%. L'Allemagne, moteur économique de la zone, n'est pas épargnée et subit une correction du même ordre: sa croissance est attendue à 1,5% cette année, et surtout aucune accélération ne serait en vue pour 2015. La révision la plus nette en zone euro est pour l'Italie: l'OCDE annonce une récession (-0,4%) pour cette année et seulement 0,1% de croissance l'an prochain.

Face à cette zone euro au ralenti, les autres grandes économies s'en sortent mieux, selon l'OCDE, même si elles n'échappent pas à un ralentissement.

Au delà de la faiblesse de la croissance, le niveau de l'inflation en zone euro, au plus bas depuis 5 ans (0,4% en août), préoccupe particulièrement l'organisation dans la mesure où cela accroît le risque de déflation. Elle a donc appelé la Banque centrale européenne à mettre en œuvre une politique monétaire plus agressive pour écarter le risque de déflation dans la zone euro. Ainsi, « l'OCDE recommande davantage de soutien monétaire dans la zone euro » car même si « les actions récentes de la BCE sont bienvenues, des mesures additionnelles, dont un assouplissement quantitatif sont nécessaires », ajoute l'OCDE.

Pour les Etats-Unis, si la croissance prévue reste forte, l'organisation a tout de même corrigé ses prévisions de croissance à la baisse: 2,1% en 2014 (contre 2,6% espéré en mai), puis 3,1% en 2015 (contre 3,5% auparavant). Les prévisions restent inchangées pour la Chine qui devrait voir son PIB croître de 7,4% cette année et 7,3% l'an prochain. Parmi les émergents, le Brésil fait mauvaise figure: l'OCDE n'attend que 0,3% de croissance cette année (-1,5 point par rapport aux prévisions de mai) puis 1,4% en 2015 (-0,8 point par rapport à mai). L'Inde en revanche s'en sort bien. Le pays devrait connaître une croissance de 5,7% cette année (0,8 point de mieux qu'en mai) et 5,9% en 2015 (inchangé).

Mais au delà même des prévisions de croissance c'est le « degré croissant de divergence » entre une zone euro anémique et le reste du monde qui inquiète l'OCDE. « La reprise aux Etats-Unis est solide, la croissance est sur les rails au Japon et en Chine, tandis qu'elle se renforce en Inde après un récent accès de faiblesse. Par contraste, la croissance en zone euro semble condamnée à rester faible à court terme, et le Brésil ne devrait sortir que lentement de la récession", juge l'OCDE.

Face à ce tableau très contrasté, l'OCDE reconnaît que les remèdes politiques divergent selon les zones, tout en jugeant que "la reprise mondiale a besoin d'une poursuite du soutien à la demande".

Par ailleurs, l'OCDE pointe un dernier risque, et non des moindres. Celui d'un éclatement de la bulle financière. Comme l'a souligné le Fonds monétaire international, l'institution s'inquiète de l'euphorie sur les marchés financiers, qui lui semble "déconnectée" de l'économie réelle et qui expose au risque d'une "correction brutale". Vous voilà prévenu.

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