La disparition de Christophe de Margerie, patron de Total, et la démission pour raisons de santé de Luc Oursel, patron d'Areva, se produisent à un tournant de notre politique énergétique. Un tournant provoqué entre autres par l'évolution des cours du pétrole mais également par les engagements politiques en matière de nucléaire. Avec en plus la nomination du patron d'EDF, tout est remis à plat.

La disparition de Christophe de Margerie se produit à une période particulièrement complexe sur le marché du pétrole
On peut même parler de croisée des chemins pour un marché qui n'en finit pas de nous surprendre. Pour faire court, on n'avait plus de pétrole il y a 5 ans et aujourd'hui on en a trop depuis que les Etats Unis se sont engagés à fond dans le pétrole de schiste. Du coup, c'est le monde économique et géo politique qui est totalement bouleversé. Géo politique car le Moyen Orient est entré dans une phase chaotique de son histoire avec le désengagement précipité des Etats Unis. Economique parce que la baisse des cours du pétrole qu'on vit au quotidien bouleverse les équilibres.

La baisse des cours est quand même une bonne nouvelle
Absolument. Aux Etats Unis, où la baisse des prix du pétrole a été largement répercutée à la pompe, on considère que c'est un gain de pouvoir d'achat équivalent à une baisse d'impôts de 600 dollars par ménage. Un vrai plus pour la consommation. En France, c'est surtout un bonus pour le gouvernement car le prix de notre essence a à peine baissé. Pour les pays importateurs, c'est évidemment une bouffée d'oxygène. Mais comme on le répète maintenant régulièrement, c'est aussi une baisse qui alimente les craintes de déflation et le cercle vicieux de la baisse des prix.

Au-delà de l'impact sur la consommation, la baisse du pétrole rebat les cartes de l'énergie
Avec un pétrole à 80 dollars, la plupart des énergies alternatives ne sont plus rentables. Triste coincidence, la disparition du patron de Total se produit le même jour que la démission pour raisons de santé du patron d'Areva. A un moment où le gouvernement tente de redéfinir la politique énergétique de la France et notamment la place du nucléaire. Si les craintes de hausse du pétrole à court et moyen terme disparaissent, tout est à repenser. Avec un nouveau patron chez EDF, bientôt un nouveau patron chez Areva, le gouvernement veut reprendre la main. La baisse du pétrole modifie le cours de l'histoire.

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