L'Etat américain fait figurer le principal composant de l'herbicide Roundup produit par Monsanto sur sa liste de produits chimiques cancérigènes depuis juillet et exigera que les produits en contenant mentionnent l'avertissement d'ici juillet 2018.

La Californie a pris cette décision après que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), un organisme de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a conclu en juillet 2015 que le glyphosate était "probablement cancérigène".

Les autorités sanitaires californiennes, représentées par l'Office of Environmental Health Hazard Assessment (OEHHA), cité dans la plainte, a dit qu'il s'en tenait à sa décision, estimant avoir suivi toutes les procédures légales adaptées.

Monsanto et les fédérations nient que le glyphosate soit cancérigène et arguent que l'avertissement imposé par la Californie obligerait les revendeurs de produits contenant le composant à diffuser une fausse information.

En tout état de cause, la controverse est une nouvelle pierre dans le jardin de Monsanto, qui a déjà quelques problèmes avec un autre herbicide conçu à partir d'un composé chimique appelé dicamba, auquel des agriculteurs imputent les destructions causées à leurs récoltes cet été.

Le groupe américain, racheté par l'allemand Bayer pour 63,5 milliards de dollars, a développé ce produit pour remplacer le glyphosate, moins efficace face à de mauvaises herbes devenues plus résistantes.

Certains produits contenant des quantités de glyphosate jugées acceptables, jouissant du label "Pas de risque important" (No Significant Risk Level, NSRL) pourraient éventuellement être vendus sans avertissement, suivant une proposition à l'étude en Californie, a déclaré Sam Delson, un porte-parole de l'Etat.

Les pays de l'Union européenne (UE) ne sont pas parvenus jeudi dernier à s'accorder sur la prolongation de cinq ans de la licence du glyphosate, lequel a déclenché un débat d'experts en Europe à la suite de résultats d'études contradictoires.

La licence actuelle d'utilisation du glyphosate expire le 15 décembre. Faute d'accord entre les gouvernements, la Commission européenne sera amenée à se prononcer.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Tangi Salaün)

par Tom Polansek

Valeurs citées dans l'article : Monsanto, Bayer