Monsanto progresse de 0,24% à 106,53 dollars après avoir annoncé le rejet de l'offre améliorée de Bayer de 64 milliards de dollars. Pour le spécialiste américain ces deux milliards de plus restent insuffisants au égard de la qualité de ses actifs et de ses perspectives. Soucieux toutefois de ménager son prétendant et de faire monter les enchères, le groupe américain s'est dit resté ouvert à la poursuite de discussions constructives avec Bayer, et d'autres parties, pour déterminer si une transaction peut se concrétiser dans l'intérêt de ses actionnaires.

Le groupe allemand avait relevé le 14 juillet son offre sur Monsanto de 122 à 125 dollars par action après avoir mené des discussions "privées" avec le groupe américain et recueilli des informations complémentaires. Le prix proposé correspond à une prime de 40% par rapport au cours de Monsanto le 9 mai, la veille des premières rumeurs.

Pour les analystes, Bayer pourrait une nouvelle fois relever son offre dans l'espoir de l'emporter alors que Monsanto traverse une mauvaise passe. Les mauvais résultats trimestriels publiés récemment par le géant américain témoignent de ses difficultés à créer de la valeur dans un environnement marqué par la baisse des prix agricoles.

Signe de la volonté de Bayer, ce dernier s'est engagé à verser à sa cible une indemnité de 1,5 milliard de dollars si le projet devait échouer pour des raisons de concurrence.

Les autorités de la concurrence américaine et européenne ne manqueront pas en effet de surveiller de près la naissance d'une multinationale contrôlant 37% du marché mondial de l'agrochimie et presque un tiers de celui des semences. Pour obtenir le feu vert des autorités, les deux groupes devront sans doute consentir d'importantes cessions d'actifs.

Cette offre marque en tous cas une nouvelle étape dans la concentration du secteur de l'agrochimie après la fusion à 130 milliards de dollars des deux géants de la chimie américaine, DuPont et Dow Chemical, et celle de 43 milliards de dollars entre ChemChina et Syngenta.