par Vladimir Soldatkin

MOSCOU, 22 décembre (Reuters) - Les ambitions à l'international de Rosneft, le géant pétrolier russe proche du Kremlin, ont été contrecarrées par les autorités américaines qui ont opposé leur veto à son acquisition des activités de négoce pétrolier de Morgan Stanley.

Rosneft, que dirige Igor Setchine, soutien de longue date du président russe Vladimir Poutine, a dit lundi avoir mis un terme aux négociations avec la banque d'affaires après le refus des régulateurs américains d'autoriser l'opération.

"Après avoir consenti des efforts importants pour cette opération, les parties regrettent qu'elle ne puisse pas être menée à bien", a dit Rosneft, détenu à hauteur de 20% par BP .

Morgan Stanley a aussi dit que l'opération était abandonnée et qu'elle allait désormais envisager plusieurs autres options.

L'abandon de cette opération, valorisée entre 300 et 400 millions de dollars (245 à 325 millions d'euros), est un nouveau coup dur pour Rosneft après le retrait de ses partenaires, dont l'américain ExxonMobil, de son projet de développement de champs pétroliers offshore dans l'Arctique, conséquence des sanctions occidentales à l'encontre de la Russie liées à la crise ukrainienne.

L'ouverture de discussions avec Morgan Stanley sur ses activités de négoce pétrolier avait été annoncée en décembre 2013 alors qu'Igor Setchine ne cachait pas ses ambitions de renforcement sur le marché pétrolier international.

Les sanctions occidentales à l'encontre de la Russie et la forte baisse des cours du pétrole ont depuis sérieusement écorné la capitalisation boursière de Rosneft tombée à 31 milliards de dollars pour un endettement de 45 milliards de dollars, en grande partie lié à l'acquisition de TNK-BP, l'année dernière. (Marc Joanny pour le service français, édité par Benoît van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Rosneft' NK OAO, BP plc, Morgan Stanley