Francfort (awp/afp) - Le géant allemand de la réassurance Munich Re veut "réfléchir" avant de décider du sort de ses activités liées au charbon, a déclaré mardi son directeur financier, contrastant avec l'annonce récente par Allianz de son retrait progressif du secteur.

"Avant de prendre des décisions, nous voulons d'abord réfléchir très soigneusement à la façon dont (le retrait du charbon) devrait être conçu, afin d'éviter d'envoyer dans l'ensemble des signaux négatifs", a déclaré le directeur financier Jörg Schneider lors d'une conférence téléphonique à l'issue de la publication de bons chiffres trimestriels.

"Il ne fait aucun doute que la combustion du charbon apporte une contribution significative au changement climatique", mais "notre rôle en tant qu'entreprise est plus difficile à définir", a-t-il reconnu.

Le réassureur en est pour l'heure à se demander comment "rejoindre la tendance générale" pour aider à prévenir la détérioration potentielle du changement climatique.

Dans l'assurance et ses activités de placement, il dit jouer déjà un rôle actif dans le développement des énergies renouvelables.

Munich Re n'investit pas ses liquidités dans des entreprises qui génèrent plus de 50% de leur chiffre d'affaires dans la production ou la combustion du charbon. "Nous nous demandons bien sûr si nous devons durcir cette règle", a affirmé M. Schneider.

Le numéro un européen de l'assurance Allianz avait annoncé vendredi renoncer à prendre en charge les centrales et mines associées au charbon et veiller à n'investir à l'avenir que dans des entreprises dont la part d'utilisation du charbon va baisser, de 30% au maximum aujourd'hui à 0% d'ici 2040.

L'ONG environnementale Urgewald avait loué vendredi les efforts d'Allianz tout en mettant la pression sur Munich Re "à la traîne en matière de protection du climat".

Munich Re a annoncé mardi avoir dégagé un bénéfice net en hausse de près de moitié au terme d'un premier trimestre pauvre en catastrophes naturelles.

De janvier à mars, le réassureur a engrangé un résultat net part du groupe de 826 millions d'euros, supérieur aux attentes, contre 554 millions d'euros un an plus tôt.

"Nous sommes très satisfaits des premiers mois de l'année", a résumé le directeur financier dans un communiqué.

Le groupe a confirmé ce faisant sa prévision d'un bénéfice net "dans une fourchette de 2,1 à 2,5 milliards d'euros" pour l'année 2018.

En Bourse, ces annonces étaient accueillies à 09H05 GMT par un repli du titre de 0,96% à 170,30 euros, sur fond d'indice Dax en baisse de 0,57%.

Le groupe munichois espère qu'il ne va pas revivre le scénario de 2017, qui avait démarré par un bon premier trimestre avant qu'une série de catastrophes naturelles, entre tempêtes tropicales et tremblements de terre, ne l'oblige à fortement revoir à la baisse ses prévisions de résultats.

afp/rp