MONACO (awp/afp) - L'allemand Munich Re, numéro deux mondial de la réassurance, a annoncé dimanche s'attendre à une forte progression du marché de la cyberassurance dans le monde ces prochaines années, notamment après plusieurs attaques à grande échelle ces derniers mois.

Déjà à l'oeuvre jusqu'en 2015, "la croissance peut être confirmée également en 2016 et en 2017", a fait savoir Thomas Blunck, membre du directoire du réassureur allemand, à l'occasion des Rendez-vous de septembre de Monaco, principal rassemblement annuel des professionnels du secteur.

Et pour Munich Re, cette tendance n'est pas près de s'arrêter. Selon les projections présentées dimanche lors d'une conférence, le marché mondial de la cyberassurance, estimé à 3,4 milliards de dollars en 2016, pourrait atteindre 6,8 milliards en 2019 et 8,6 milliards en 2020.

Ces chiffres restent certes très faibles par rapport aux autres activités du secteur,mais "la prise de conscience et l'exposition croissante aux risques liés au numérique" alimentent le développement de ce marché, de même que les agences de notation qui tiennent de plus en plus compte de la gestion de ces risques dans leurs évaluations, a souligné M. Blunck.

Le durcissement en Europe et ailleurs des législations concernant la protection des données personnelles - et par ricochet la peur du gendarme - pourrait également inciter d'avantage d'entreprises à s'équiper en assurances contre les menaces venues de l'internet ces prochaines années.

Sans compter que l'intégration de plus en plus complexe des systèmes informatiques et des chaînes logistiques poussent les secteurs financier et des services, mais également industriels à rechercher une protection contre les cybermenaces, assure Munich Re.

"Nous commençons à apprendre comment gérer ce type de pertes, et en la matière nous en sommes vraiment au début, pour ce qui est de savoir quel est notre rôle quand une entreprise ou un client est concerné, si nous devons jouer un rôle immédiatement pour réduire les risques ou seulement jouer un rôle après", a expliqué Torsten Jeworrek, autre membre du directoire de Munich Re, lors de cette même conférence.

Depuis le début de l'année, plusieurs cyberattaques massives ont frappé des entreprises du monde entier, qui ont notamment vu des logiciels extorqueurs, "ransomware" ou "rançongiciels" prendre le contrôle de PC, tablettes et smartphones avant de réclamer de l'argent aux utilisateurs en échange du déblocage de leurs données.

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