Le spécialiste des médicaments génériques Mylan (-4,17% à 72,89 dollars) amplifiait son décrochage, en début d'après-midi, à la Bourse de New York, après avoir officiellement éconduit "à l'unanimité" son prétendant Teva (-3,74% à 73,44 dollars) qui avait fait une offre de rachat la semaine dernière pour un montant de 40 milliards de dollars, soit l'équivalent de 82 dollars par titre. Et c'est justement là où le bât blesse pour Mylan qui, sans fermer définitivement la porte, ne veut pas entamer les pourparlers... à moins de 100 dollars par titre.

"Notre conseil n'a nullement l'intention d'envisager des pourparlers visant à vendre l'entreprise à moins que le point de départ des discussions ne soit un prix nettement supérieur à 100 dollars par action", a précisé Mylan dans un communiqué.

Ce "mariage", s'il aboutissait, donnerait naissance à un mastodonte des médicaments génériques avec, à la clé, des revenus annuels d'environ 30 milliards de dollars pour un bénéfice d'exploitation de près de 9 milliards, selon les propres calculs de Teva, qui ajoute que l'opération serait relutive dès la première année.

Mylan, dont le siège est aux Pays-Bas, la direction au Royaume-Uni et dont le titre est donc coté à Wall Street, avait déjà tempéré les ardeurs de son courtisan, il y a deux semaines, arguant qu'une telle union n'avait que "très peu de chances" de trouver grâce aux yeux des autorités de la concurrence.

Autre obstacle à l'opération, Mylan a réitéré sa volonté de s'emparer d'un autre acteur important du secteur, Perrigo, après avoir émis, en ce sens, une offre de 29 milliards de dollars au début du mois.

Vendredi dernier, Mylan a d'ailleurs annoncé l'ouverture formelle de son offre d'achat sur Perrigo, trois jours après son rejet par sa cible.

Or, l'offre de Teva est soumise à la condition que Mylan renonce à acquérir Perrigo et à "toute autre alternative".

L'opération, si elle aboutissait ce qui semble encore loin d'être acquis, bousculerait encore un peu plus le paysage pharmaceutique américain, les fusions acquisitions d'envergure se multipliant ces derniers mois dans le secteur, à l'image de l'acquisition de Pharmacyclics par Abbvie, début mars, pour 21 milliards de dollars.

(S.H)

Valeurs citées dans l'article : Mylan Inc., Teva Pharmaceutical Industries Limited