Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro ont très peu bougé jeudi sur le marché obligataire, après avoir reculé la veille, et sont restés sans grande réaction au discours de la banque centrale américaine.

Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis, évoque "une phase de consolidation" après un mouvement favorable aux obligations souveraines dont les rendements se sont détendus ces derniers jours.

Le contexte reste favorable aux marchés de la dette, avec "un discours relativement accommodant de Mario Draghi et la récente baisse du pétrole", note le stratégiste.

Lors de sa dernière réunion la semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE), par la voix de son président Mario Draghi, a maintenu en l'état sa politique monétaire, mais en se tenant prête à en faire plus, notamment face aux risques liés au Brexit.

De son côté, la baisse des prix du pétrole pèse sur l'inflation et entretient l'idée que les banques centrales vont rester à la manoeuvre.

Le marché de la dette en Europe s'est par ailleurs montré très peu sensible à la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui s'est conclue mercredi soir.

La Fed a opté pour le statu quo monétaire, mais a ouvert la voie à une prochaine hausse des taux en brossant le tableau d'une économie américaine renforcée et moins vulnérable.

"La Fed et le marché ont raison d'être prudents puisqu'il peut se passer beaucoup de choses d'ici décembre", avec notamment les élections américaines et les effets du Brexit, selon M. Regnat.

Mais "si le Brexit n'a pas d'effets trop négatifs sur la croissance américaine et si les marchés financiers gardent le cap, il y a une probabilité d'avoir au moins une hausse de taux cette année", explique-t-il.

Enfin, le marché se préparait à une fin de semaine encore chargée, avec une réunion de la Banque du Japon (BoJ) qui sera scrutée quelques jours après l'annonce par le gouvernement d'un plan massif.

Les investisseurs seront en outre attentifs à la publication des tests de résistance des banques européennes vendredi soir.

"Les derniers exercices de ce genre ont plutôt rassuré les marchés qui ont l'occasion d'avoir davantage de précisions sur la capacité des banques à résister aux chocs", rappelle M. Regnat.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux à dix ans de l'Allemagne a fini à -0,090% contre -0,079% mercredi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le taux de la France s'est établi à 0,131% (contre 0,139%), celui de l'Espagne à 1,088% (contre 1,102%) et de l'Italie à 1,199% (contre 1,212%).

Le taux d'emprunt du Royaume-Uni a terminé à 0,713% contre 0,738%.

Aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans se situait à 1,508% contre 1,498% et celui à 30 ans à 2,224% contre 2,211%. Le taux à deux ans était à 0,720% contre 0,718%.

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