Cette source a également confirmé que le projet serait ensuite présenté le 7 juin aux 200 hauts dirigeants de l'entreprise puis le 20 juin aux organisations syndicales, comme rapporté par le quotidien.

En Bourse, le titre EDF prend 3,01% à 12,480 euros vers 13h05 alors que l'indice SBF 120 avance de 0,27% au même moment.

En novembre 2018, le président Emmanuel Macron a demandé à EDF de revoir son modèle pour garantir le financement de ses activités et annoncé que l'Etat allait réfléchir au renforcement de sa participation au capital du groupe - dont il détient aujourd'hui 83,7% - face aux enjeux et aux risques spécifiques du nucléaire.

Selon Le Parisien, la réflexion pourrait aboutir à la création d'une "holding mère" qui "ne serait pas forcément à 100% publique", "en tout cas pas tout de suite", en raison du coût élevé de rachat des actionnaires minoritaires d'EDF, estimé entre six et huit milliards d'euros.

Toujours selon le quotidien, cette structure de tête "accueillerait le nucléaire et sa commercialisation sur le marché de gros", et peut-être aussi les grands barrages hydrauliques.

Elle détiendrait également "majoritairement mais pas forcément à 100%" une participation dans une "société fille" qui porterait la vente auprès des clients, particuliers et professionnels, ainsi que les participations dans les réseaux, RTE et Enedis. Ce dernier pourrait en outre, à terme, ouvrir son capital aux investisseurs privés.

Le projet serait examiné par la Commission européenne en 2020 pour une mise en oeuvre prévue en 2021.

PRÉSERVER L'INTÉGRITÉ DU GROUPE

Dans une note, Jefferies a calculé que le coût de rachat des minoritaires évoqué impliquait un prix de 12,5 à 16,6 euros par action, soit 20% de plus que le cours actuel en milieu de fourchette.

Sam Arie, analyste chez UBS, juge pour sa part que la restructuration d'EDF aboutira à la création de deux bilans distincts et potentiellement à l'introduction en Bourse d'un "nouvel EDF", sur le modèle de la création de l'allemand Innogy à partir de RWE."S'il y a une renationalisation du groupe EDF incluant le parc nucléaire, nous nous attendons à une prime pour les minoritaires", a-t-il ajouté.

EDF n'a pas commenté ces informations.

L'option d'une holding de tête aurait le mérite de préserver formellement l'intégrité de l'électricien public, condition posée par l'Elysée. [nL8N1Y25CU]

L'Etat prendrait ainsi en charge les activités nucléaires et garderait le contrôle du "nouvel EDF", qui pourrait toutefois rester coté et aurait vocation à s'ouvrir à d'autres investisseurs.

Une renationalisation du parc nucléaire d'EDF impliquerait cependant une nouvelle régulation des prix de vente du groupe, aujourd'hui plafonnés par le mécanisme de l'Arenh (Accès régulé au nucléaire historique), dont l'électricien public souligne régulièrement l'impact négatif sur ses résultats.

Selon Le Parisien, EDF a diligenté plusieurs organismes financiers avec lesquels il travaille, dont la Société Générale, JP Morgan, UBS, Oddo ou encore Natixis.

(Geert De Clercq , Pascale Denis et Benjamin Mallet, édité par Benoît Van Overstraeten)