Natixis (-5,71% à 4,358 euros) connaît l’un des replis les plus prononcés de l’indice SBF 120 sous le double effet de résultats trimestriels ternes comparés à ceux de ses concurrentes françaises et de l’abaissement de la recommandation de Kepler d’Achat à Conserver. Entre juillet et septembre, la banque a enregistré une hausse de 2% de son bénéfice net part du groupe à 298 millions d'euros.

JPMorgan évalue le bénéfice imposable corrigé à 594 millions d'euros, légèrement supérieur au consensus qui s'élevait à 577 millions d'euros. Comme bien souvent dans le secteur bancaire, Jefferies cite un bénéfice imposable corrigé différent de 601 millions d'euros.

Quatrième banque française cotée à présenter ses comptes, Natixis souffre en Bourse d'une surperformance opérationnelle moins importante que ses concurrentes.

Dans le même temps, le produit net bancaire a augmenté de 8% à 2,106 milliards d'euros, dont 1,955 milliard, en progression de 7%, pour ses métiers cœurs.

Comme ses concurrentes, la banque a bénéficié du dynamisme de ses activités de marché regroupées au sein de la division Banque de grande clientèle. Elles ont enregistré un bond de 29% de leurs revenus ajustés à 397 millions d'euros dans le contexte de hausse de la volatilité liée au Brexit.

S'agissant de sa solidité financière, la banque affichait un ratio de fonds propres durs de 11,4% à fin septembre, en amélioration de 36 points de base sur le trimestre. Une fois pris en compte le versement du dividende, il retombe à 11,2%.

Oddo précise que Natixis visant un ratio de 10,5%, la différence en termes de capital représente 800 millions d'euros, soit 0,25 euro par action. Ce qui donne à la banque des marges de manœuvre pour augmenter son dividende alors qu'elle prévoit déjà de distribuer au moins 50% de ses bénéfices.

Natixis a profité de cette publication pour annoncer 220 millions d'euros d'investissements afin d'industrialiser, de transformer et de digitaliser ses métiers avec comme objectif d'économiser 250 millions d'euros par an à partir de fin 2019. Ces gains d'efficacité opérationnelle se feront à périmètre métiers inchangé et devraient être réalisés à hauteur de 25% en 2017 et de 65% en 2018. Ce montant qui représente 4% de la base de coût de la banque a poussé JPMorgan à relever ses estimations de bénéfice par action de 3%-4%.

Réagissant à ces résultats qu'il qualifie de ternes relativement à ceux de ses concurrentes françaises, Kepler Cheuvreux a abaissé sa recommandation d'Achat à Conserver, reprochant aussi au titre une valorisation élevée par rapport à celle de ses pairs.