En repli de 2,35% à 75,50 francs suisses, Nestlé accuse la plus forte baisse du SMI de Zurich. Les investisseurs sanctionnent une croissance 2017 atone et des prévisions décevantes. L'an dernier, le géant de l'agroalimentaire suisse a réalisé un chiffre d'affaires de 89,791 milliards de francs suisses, en hausse de 0,4%. En organique, la croissance ressort à 2,4%, soit la plus faible depuis que Nestlé a commencé à la publier en 1996, selon l'agence Reuters. Les analystes tablaient en moyenne sur 2,7%. Le groupe a souffert de la faiblesse de la demande en Amérique du Nord et au Brésil.

En revanche, le résultat opérationnel courant récurrent a augmenté de 2,9% à 14,7 milliards. La marge opérationnelle courante récurrente a augmenté de 50 points de base à taux de change constants, et de 40 points de base sur base publiée, à 16,4%. Cette amélioration place Nestlé en bonne position pour atteindre son objectif 2020.

L'amélioration de la marge a été soutenue par des gains en efficacité opérationnelle et une exécution réussie d'initiatives de restructuration en cours. Ces économies de coûts ont été largement contrebalancées par une hausse des prix des matières premières.

Le bénéfice net a diminué de 15,8% à 7,2 milliards, et le bénéfice par action a diminué de 15,8% à 2,32 francs suisses. Ceci est principalement dû à une perte de valeur du goodwill relative à Nestlé Skin Health, qui a été reconnue pour refléter les perspectives actuelles de l'activité.

Le bénéfice récurrent par action a augmenté de 4,7% à taux de change constants, et de 4,6% sur base publiée, à 3,55 francs suisses.

Comme prévu, le groupe a confirmé qu'il ne reconduirait pas le pacte d'actionnaires qui le lie à la famille Bettencourt au sein de L'Oréal au-delà de sa date d'expiration du 21 mars "afin de maintenir toutes les options ouvertes dans l'intérêt des actionnaires de Nestlé."

Nestlé, qui détient 23% du géant français des cosmétiques n'a pas l'intention d'augmenter cette participation. Il s'est engagé "à poursuivre sa relation constructive avec la famille Bettencourt".

En 2018, le groupe suisse prévoit une croissance organique des ventes entre 2% et 4% et une amélioration de la marge opérationnelle courante récurrente en ligne avec son objectif 2020.

Jefferies a confirmé sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 83 francs suisses sur Nestlé. Le bureau d'études apprécie la tonalité optimiste du communiqué du groupe concernant les marges. Toutefois ajoute-t-il, l'enjeu majeur réside dans la capacité de Nestlé à relancer de manière structurelle sa croissance.