Nice (awp/afp) - Christian Estrosi, maire LR de Nice, demande au gouvernement une expertise sur le remboursement des aides perçues par le laboratoire de dermatologie Nestlé Skin Health/Galderma qui a annoncé en septembre la fermeture de son centre de recherches de Sophia-Antipolis, près de Nice.

Le président délégué de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur souligne, dans un communiqué publié lundi, que cette entreprise "qui a bénéficié depuis trois ans de 68 millions d'euros de crédit impôt recherche", est "comptable de l'utilisation de ces fonds et doit manifester un comportement exemplaire auprès des salariés". M. Estrosi a signé la pétition de soutien aux 550 salariés du site après que son cabinet a reçu vendredi deux de leurs représentants.

La pétition du personnel de Nestlé Skin Health/Galderma qui continue de se mobiliser, a déjà recueilli 13.000 signatures et une manifestation est prévue prochainement.

Se félicitant du soutien apporté par M. Estrosi, Nathalie Strauss, déléguée syndicale CFDT, syndicat majoritaire dans l'entreprise, demande que "le groupe Nestlé prenne ses responsabilités au regard des sommes perçues, 68 millions d'euros de CIR et 1,5 million d'euros de crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi".

"On ne peut pas prendre de telles sommes pendant trois ans, prendre de l'innovation de cette façon, pour ensuite la délocaliser en Suisse", estime la syndicaliste. "Nous, on ferme, et c'est l'innovation qui s'en va (...) mais le corporate à Paris, qui gère toute la partie financière, doit lui aussi être délocalisé, et je pose la question de savoir si ce n'est pas une façon pour Nestlé de payer encore moins d'impôts en France", ajoute-t-elle.

La déléguée fait également état de "maltraitance" sur le personnel depuis l'annonce de la fermeture du site. "On ne fait pas grève car on veut être plus intelligent qu'eux, mais on ne pourra pas laisser faire ça", déplore-t-elle en affirmant subir des pressions "de la part d'un directeur outré que je puisse agir en tant que déléguée syndicale".

Nestlé Skin Health/Galderma a précisé la semaine dernière négocier un plan de départs volontaires pour 300 personnes, espérant reclasser 100 personnes de Sophia-Antipolis dans le canton de Vaud, en Suisse.

La CFDT indique de son côté négocier un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pour 550 salariés, soit l'intégralité de l'effectif basé dans la technopole de Sophia-Antipolis.

afp/rp