Zurich (awp) - La nominative Nestlé progressait chichement mercredi matin, dans le sillage de la vente de ses activités américaines de confiserie pour 2,8 mrd USD à l'italien Ferrero. L'annonce intervenue mardi soir met un terme à des semaines de spéculations, les médias ayant multiplié les articles sur les acheteurs potentiels et le prix de vente. Les analystes gardent plutôt la tête froide.

A 10h50, le titre Nestlé grignotait 0,3% à 82,90 CHF, dans un SMI en recul de 0,24%.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), le prix annoncé est étonnamment élevé. L'analyste Patrik Schwendimann estime que le groupe alimentaire vaudois devrait inscrire un gain de 2,5 mrd CHF au terme de l'opération, ou 2,2 mrd après impôts.

Il s'agit jusqu'à présent du meilleur accord passé par le nouveau directeur général (CEO) Mark Schneider. L'établissement cantonal confirme "pondérer au marché".

La banque Vontobel plaide pour l'élimination des activités de confiserie US depuis des années, souligne Jean-Philippe Bertschy, qui reconduit "buy". L'analyste constate que la multinationale veveysane détient une part de marché entre 7 et 8% derrière Hershey, Mars et Lindt, dans l'ordre.

PORTEFEUILLE PLUS VIABLE

La vente est une bonne nouvelle à un bon prix, résume l'établissement de gestion, qui voit l'avenir de Nestlé aux Etats-Unis plutôt dans les produits de santé grand public (consumer healthcare).

Pour Baader Helvea, le prix de vente est séduisant, surtout par rapport aux rumeurs. Son expert Andreas von Arx voit dans cette transaction un moyen de rendre le portefeuille du groupe plus viable dans le futur. Ce désinvestissement devrait être suivi par des acquisitions dans le domaine consumer healthcare. Nestlé ambitionne notamment de reprendre la division des médicaments sans ordonnance (OTC) de Merck.

Dans l'alimentaire, les cibles seront plus spécifiques. L'analyste mentionne le café, la nourriture pour animaux, la nutrition infantile ou les eaux minérales. La recommandation d'achat est confirmée.

L'engagement de Nestlé à investir dans les produits susmentionnés se traduira certainement par de nouvelles cessions, analyse Goldman Sachs. La grande banque américaine voit dans cette vente aux Etats-Unis un pas important dans l'assainissement du portefeuille de produits. Elle campe sur sa recommandation d'achat.

L'activité de confiserie aux Etats-Unis pesait sur la croissance. Le désinvestissement devrait à nouveau doper la performance de ce marché.

Bernstein reconnaît la pertinence stratégique de l'opération, mais constate que Nestlé a renforcé l'un de ses principaux concurrents aux Etats-Unis, un marché que le groupe est bien décidé à occuper.

fr/buc