Netflix en a l'habitude depuis déjà de nombreux trimestres : chaque publication de résultats donne lieu à un bond du titre à Wall Street et, souvent, à un nouveau record de valorisation. Les résultats dévoilés hier soir ne font pas exception : Netflix bondit de 6,89% aujourd'hui. A 329,6 dollars, le titre du site de streaming tutoie son dernier record, inscrit le 9 mars dernier, à 331,44 dollars.

Comme d'habitude, Netflix a donc dévoilé des résultats trimestriels particulièrement convaincants, notamment en termes de conquête commerciale. Au premier trimestre, son bénéfice net a bondi de 63% à 290 millions de dollars, soit 64 cents par action. Le chiffre d'affaires trimestriel du site de streaming a augmenté de 43% pour atteindre 3,7 milliards de dollars. Le consensus FactSet prévoyait 6,6 millions de nouveaux abonnés, un chiffre d'affaires de 3,69 milliards de dollars et un bénéfice par action de 63 cents.

De plus, Netflix a fait état d'un bond de 50% de ses recrutements d'abonnés au premier trimestre à 7,41 millions de nouveaux comptes. Il dépasse nettement son objectif de 6,35 millions. Le groupe américain a fait mieux que prévu aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'international, souligne Credit Suisse.

Netflix pourrait limiter (enfin) son "cash burning"

Netflix reste donc sur des bases toujours aussi solides, ancrées sur le principal pilier de sa stratégie : les investissements - 7,5 à 8 milliards de dollars sont prévus cette année - dans des séries originales. Tant que ces dépenses considérables, qui maintiennent le groupe en position de cash flow nettement négative, se traduisent par des résultats très positifs, le marché ne s'en émeut pas outre mesure.

Sur ce point, la publication d'hier soir tend d'ailleurs à rassurer. En effet, Netflix a fait pour la première fois apparaitre dans son communiqué un chapitre sur ses actions de marketing. Jefferies, Morgan Stanley, UBS y décèlent un changement de ton de la part du groupe qui pourrait mettre l'accent sur ce poste d'investissements plutôt que sur le seul contenu. Ainsi, les besoins en cash devraient être moindres ce qui laisse augurer d'une fin prochaine du "cash burning" (consommation de trésorerie) massif qui a caractérisé le modèle de Netflix ces dernières années.

Au passage, en misant sur le marketing, le site de streaming pourra mieux attirer et retenir les abonnés tout en misant sur la force de son catalogues de séries. Pour UBS, c'est une des raisons, avec la capacité du groupe à augmenter ses prix sans faire fuir ses utilisateurs, qui devraient permettre à Netflix de surperformer pendant encore longtemps.