"Nous ne sommes pas satisfaits de la croissance du chiffre d'affaires et nous allons y remédier en contrôlant tout ce qui peut l'être", a déclaré le directeur général, Jim Smith, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

L'action Thomson Reuters chutait de 6,11% à 43,98 dollars à Wall Street à 15h35 GMT, effaçant l'intégralité des gains engrangés depuis la fin juin.

Le bénéfice net de la société de nouvelles et d'informations a atteint 348 millions de dollars (299 millions d'euros) au troisième trimestre, soit 46 cents par action, contre 286 millions (36 cents par action) un an auparavant.

Le bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels est ressorti à 68 cents, dix cents de plus que le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, mais le chiffre d'affaires, en hausse de 2% à 2,79 milliards de dollars (+1% à taux de change constants) a manqué le consensus, qui le donnait à 2,82 milliards de dollars.

Les ventes de la division Financial & Risk, qui représentent plus de la moitié du chiffre d'affaires total, ont dépassé les résiliations au troisième trimestre, ce qui de bon augure pour la croissance future. Mais si elles ont progressé globalement de 2% à 1,54 milliard de dollars, elles ont reculé de 1% dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).

Les clients financiers européens et britanniques reportent leurs contrats d'abonnements dans l'attente de la nouvelle directive sur les marchés actions, dit Mifid II, qui entrera en vigueur en janvier, et de l'issue des négociations sur le Brexit, a expliqué Jim Smith.

L'EUROPE À LA TRAÎNE

"Le groupe a subi un tassement inattendu au Royaume-Uni et en Europe alors que l'activité a été vigoureuse aux Etats-Unis", a-t-il dit à Reuters. "Nous avons appris sur le marché que c'était en grande partie à cause des changements réglementaires à venir."

Thomson Reuters maintient pour l'ensemble de 2017 sa prévision d'une hausse des ventes de sa division phare mais le degré d'amélioration sera fonction des performances du quatrième trimestre, a ajouté la société pendant la conférence téléphonique.

Le groupe confirme aussi sa prévision d'une croissance du chiffre d'affaires dans le bas d'une fourchette de 0% à 5% et d'une marge sur Ebitda ajusté comprise entre 29,3% et 30,3%.

Le bénéfice par action ajusté devrait, lui, se situer à la limite supérieure de l'objectif de 2,40-2,45 dollars.

Thomson Reuters, maison mère de l'agence Reuters, concurrence Bloomberg et Dow Jones (groupe News Corp) sur le marché de l'information financière.

Jim Smith a dit à Reuters être satisfait du portefeuille d'activités actuel du groupe. "On cherchera toujours à renforcer notre position au croisement de la régulation et du commerce", a-t-il dit.

Pour Doug Arthur, analyste d'Huber Research Partners, les résultats publiés mercredi illustrent la nécessité pour Thomson Reuters de trouver des leviers de croissance au-delà de la maîtrise des coûts.

"Les gens reconnaissent que la société fait un boulot formidable en matière de coûts", a-t-il dit. "Mais beaucoup avaient anticipé un point d'inflexion en matière de chiffre d'affaires qui ne s'est tout simplement pas matérialisé."

(Marc Joanny et Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Jessica Toonkel

Valeurs citées dans l'article : Thomson Reuters Corp, News Corp