"

(Easybourse.com) Quel enseignement retenez-vous de la publication de vos résultats semestriels ?
Eric Castaldi : Nos résultats sont conformes à ce que nous attendions et à ce que la plupart des analystes qui suivaient la valeur anticipaient.
Notre situation de trésorerie est confortable et s'élève à 141,6 millions d'euros au 30 juin 2008. Elle a vocation à nous permettre de financer l'intégralité des travaux de développement du naproxcinod et à avancer le développement des autres composés de notre pipeline.

Je pense que les investisseurs généralistes ont été quelque peu surpris de voir les dépenses opérationnelles augmenter de manière significative. Sans doute n'ont-ils pas pris toute la mesure de ce que le programme sur le naproxcinod représente.

Peu de sociétés de Biotech s'inscrivent dans une position comparable à la nôtre, avec un portefeuille qui comprend un produit en fin de phase 3 et deux accords de collaboration importants, et qui présente une telle solidité financière.

Quelles sont vos perspectives pour la fin de l'année ?
Eric Castaldi
: Nous n'avons pas l'habitude de donner des guidelines chiffrées. D'ici la fin de l'année, nous escomptons une situation qui nous permettra de poursuivre sereinement les travaux que nous avons engagés et de préparer le lancement commercial du naproxcinod.

Justement, à ce sujet, tous les regards se tournent vers les évolutions du naproxcinod. Où en est précisément le processus de développement ?
Michele Garufi : Nous sommes sur le point de terminer toutes les études cliniques qui doivent être inclues dans la demande d'enregistrement faite auprès de l'autorité américaine.
L'ensemble des résultats cliniques sera prêt d'ici la fin de l'année et les résultats seront communiqués au fur et à mesure de leur disponibilité.

Disposez-vous à ce jour de résultats préliminaires sur les études 302 et 303 ?
Michele Garufi  : Nous n'avons jamais de résultats préliminaires pour les études cliniques que nous réalisons car elles sont toujours effectuées en double aveugle.
Dès que les données sont validées par notre département clinique en collaboration avec la CRO (Contract Research Organization), nous transmettons au public les conclusions des tests effectués.

De ce fait, nous n'avons aucune information à ce jour. Il y a lieu d'arrêter toute spéculation sur ce point.

Avez-vous un calendrier pour l'annonce de résultats ?
Michele Garufi : Les résultats concernant l'étude clinique 302 devraient être disponibles avant la fin du troisième trimestre. Nous devrions être en mesure de communiquer sur l'étude 303 et les deux études MAPA d'ici la fin du quatrième trimestre.

S'agissant du futur partenaire du naproxcinod, vers quel type de laboratoire va votre préférence et à quelle date le contrat devra-t-il être signé ?
Michele Garufi : Nous avons eu de nombreux contacts et de multiples discussions concernant le potentiel de la molécule, les modalités de sa commercialisation et son positionnement sur le marché, mais nous n'avons pris aucun engagement pour le moment.

Pour finaliser tout contrat éventuel, nous devons attendre les conclusions des études en cours.

Nous espérons finaliser un accord avec un partenaire avant le dépôt de la demande de NDA (New Drug Application) aux États-Unis prévue pour mi-2009.

Nous nous efforcerons de conclure un contrat en priorité avec un laboratoire présent aux Etats-Unis, mais ce ne sera pas nécessairement un acteur américain.
Toutefois, il faudra que ce laboratoire ait une force de vente suffisante et disponible pour promouvoir le produit auprès des médecins généralistes sur le marché américain.

Avez-vous chiffré l'investissement nécessaire pour mettre le produit sur le marché ?
Eric Castaldi : Cela dépendra du type d'accord et des droits de co-marketing que nous négocierons avec le partenaire. Nous voulons clairement faire de la co-promotion sur ce produit.

Nous avons en ce sens différents scénarios qui prennent en compte les multiples hypothèses que nous pourrions retenir.

Le coût nécessaire que nous avons estimé pour déployer des forces de vente limitées pour une co-commercialisation du naproxcinod sur des marchés importants comme les États-Unis ou l'Europe est totalement à notre portée.

Que répondez-vous aux personnes qui émettent des réserves sur le potentiel de votre société, y compris en cas de succès de votre molécule phare ?
Michele Garufi : Je pense qu'il faudra laisser les résultats des études cliniques parler d'eux-mêmes.
Si les résultats sur le naproxcinod sont conformes à nos attentes, autrement dit si le naproxcinod  s'avère être un produit ayant une efficacité comparable aux meilleurs médicaments anti-inflammatoires sur le marché et un bénéfice thérapeutique basé sur l'absence d'effet sur la pression artérielle, nous sommes sûrs que, avec le bon partenaire, le produit sera un grand succès.

Dans l'hypothèse plus défavorable d'un abandon du naproxcinod, de quelles alternatives disposez-vous ?
Michele Garufi
: Même si la probabilité d'un échec total du produit est extrêmement faible, il est certain que nous avons des alternatives en cas d'abandon du naproxcinod.

En témoigne le contenu de notre pipeline, qui contient entre autres le produit contre le glaucome, le PF-207. Ce produit pourrait être développé aux Etats-Unis et en Europe si nous arrivons à un accord avec Pfizer.

En outre, nous avons le NCX 6560 contre la dyslipidémie, que nous espérons voir entrer en phase clinique le plus tôt possible.

Un autre produit qui est en phase 1b de développement clinique est l'antihypertenseur de Merck & co pour le traitement de l'hypertension. 

Enfin, nous avons beaucoup d'autres idées qui pourraient constituer une suite pour notre technologie.

L'importance du Celebrex et du Xalatan dans le portefeuille de Pfizer ne biaise t-il pas vos rapports avec votre partenaire américain ?
Eric Castaldi : Nous avons d'excellentes relations avec notre partenaire Pfizer. La technologie sur laquelle nous travaillons avec Pfizer concerne un certain nombre d'applications ophtalmologiques. Elle se distingue de ce que fait parallèlement Pfizer avec le Celebrex, et de ce que nous visons avec le naproxcinod.

Même si les résultats du premier composé sélectionné dans le cadre de cette collaboration n'étaient pas à la hauteur de ce que Pfizer attendait, il semble être un produit enregistrable.

Il y a un réel intérêt de la part de ce grand laboratoire pour notre technologie qui apporte des solutions à des problèmes d'ordre ophtalmologique.

En outre, le marché de l'ophtalmologie est très intéressant. On observe une forte croissance du chiffre d'affaires en raison des multiples pathologies provenant du vieillissement des populations. C'est un marché de spécialistes sur lesquels les forces de vente à mettre en place sont relativement limitées. Les marges qui peuvent être réalisées sont très conséquentes.

C'est la raison pour laquelle nous pensons que si Pfizer identifie un produit dans notre portefeuille qui lui semble intéressant, il n'hésitera sans doute pas à continuer son développement.

La volatilité du titre NicOx favorise les arbitrages sur votre action. Avez-vous été avertis d'un éventuel franchissement de seuil ou d'un renforcement de position de la part de l'un de vos principaux actionnaires ?
Eric Castaldi
: Sans doute y a-t-il des actionnaires qui se sont renforcés mais nous n'avons pas eu d'annonce de franchissement de seuil.
En détenant près de 25% dans notre actionnariat, Oppenheimer est notre principal actionnaire. Cet acteur de référence n'a pas modifié sa participation, ce qui traduit sa confiance dans nos activités.

La volatilité du titre permet par ailleurs la liquidité du titre, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose.

A ce prix et devant la confiance que vous continuez d'afficher sur le potentiel de votre pipeline, ne serait-t-il pas judicieux pour la société, et vous-même, de racheter une partie de ses actions ?
Eric Castaldi
: Non. Nous avons un programme de développement. Nous sommes en train de nous transformer en société pharmaceutique. Si nous avons levé des fonds sur les marchés financiers ce n'est pas pour procéder à un rachat d'actions.
Nous nous efforcerons d'utiliser les capitaux levés pour le développement de la société, les dépenses en R&D, et la commercialisation du naproxcinod.

Le mot de la fin pour vos actionnaires ?
Michele Garufi : Nous sommes confiants dans notre technologie mais, en même temps, nous sommes conscients des risques de notre secteur.
Le management de la société est entièrement engagé dans la bonne gestion à la fois de l'entreprise et des projets que nous lançons.

Nous pensons que nous sommes proches de la fin de la phase de développement du naproxcinod et qu'en cela nous avons beaucoup réduit les risques ces dernières années. Nous espérons pleinement fêter le succès du produit avant la fin de l'année.

L'interaction sur le cours de l'action, l'interférence sur l'évolution de la valorisation et la volatilité sur les marchés ne sont pas des paramètres qui guident notre politique entrepreneuriale.

Propos recueillis par Imen Hazgui

- 04 Aout 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

"