Le fabricant de tubes sans soudure en acier, dont les produits sont notamment utilisés dans l'exploration et la production pétrolières, avait déjà indiqué en février que son plan d'économies entraînerait 1.400 suppressions de postes en 2015.

Il a fait savoir mercredi qu'il souhaitait réduire d'un tiers la capacité de ses tuberies européennes d'ici 2017 (par rapport à 2014), qu'il recherchait un partenaire majoritaire pour son aciérie française de Saint-Saulve (Nord) et qu'il réduirait ses coûts fixes partout dans le monde.

"L'ensemble de ces dispositions conduirait à une réduction d'environ 2.000 postes, dont les trois quarts en Europe", a-t-il indiqué.

Le président du directoire Philippe Crouzet a précisé lors d'une conférence téléphonique que 900 postes étaient concernés en France (dont 350 à Saint-Saulve) et 600 en Allemagne, soit 15% des effectifs européens de Vallourec, et que le groupe souhaitait "minimiser les départs contraints".

"Notre industrie n'a pas connu une situation de marché aussi difficile depuis plusieurs dizaines d'années (...) Cette crise est particulièrement brutale et profonde", a-t-il également souligné.

Le ministre de l'Economie a fait savoir qu'il réunirait dans les prochains jours les élus du Nord et que l'Etat serait attentif à ce qu’il n’y ait ni départ contraint, ni fermeture de site en France. L'Etat, a souligné Emmanuel Macron, veillera à ce que Vallourec trouve une solution qui permette d'assurer l'avenir industriel du site de Saint-Saulve.

La sénatrice centriste (UDI-UC) du Nord Valérie Létard, présidente de Valenciennes Métropole dont fait partie la commune de Saint-Saulve, avait réclamé peu auparavant l'organisation d'une table ronde avec la direction de Vallourec, le ministre de l'Economie et des élus locaux.

PAS DE DISCUSSIONS SUR UN RAPPROCHEMENT

Standard & Poor's a dégradé dans la soirée les notes de crédit de Vallourec: la note long terme passe à "BBB-" contre "BBB" précédemment tandis que la note court terme est ramenée à "A-3" contre "A-2".

L'agence de notation a aussi placé les notes de crédit du groupe français sous surveillance avec implication négative. Cela ne devrait pas se traduire par un abaissement supplémentaire des notes de Vallourec de plus d'un cran, a ajouté S&P.

Interrogé sur les rumeurs de rachat de Vallourec ou de rapprochement avec son partenaire japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal Corporation (NSSMC) qui ont circulé le mois dernier, Philippe Crouzet a répondu: "Pas de négociations. Des rumeurs, certes, mais pas de négociations (...)."

"D'autres peuvent avoir des idées, mais en tout cas ce n'est pas sur ma table de travail."

Les mesures annoncées mercredi doivent permettre à Vallourec d'atteindre les objectifs d'économies de son plan de compétitivité Valens, à savoir 350 millions d'euros sur la base de coûts 2014 avec un effet en année pleine en 2017.

Vallourec a en outre indiqué que, malgré une génération de trésorerie disponible probablement négative au premier semestre, il continuait de viser un cash-flow disponible positif sur l'ensemble de 2015.

Le groupe a enregistré au premier trimestre une perte nette de 76 millions d'euros (contre un bénéfice de 56 millions), un résultat brut d'exploitation (RBE) de 53 millions (-73,0%) et un chiffre d'affaires de 1.052 millions (-17,2%).

Sa marge RBE/chiffre d'affaires s'est ainsi établie à 5,0% contre 15,4% au premier trimestre 2014.

Vallourec affiche un cash-flow disponible négatif de 30 millions d'euros, contre +36 millions un an plus tôt.

Avant ces annonces, l'action Vallourec a clôturé mercredi sur un cours de 23,14 euros, enregistrant un léger gain depuis le début de l'année (+1,7%) après un plongeon de 42,5% en 2014.

(Avec Matthieu Protard, édité par Dominique Rodriguez)

par Benjamin Mallet

Valeurs citées dans l'article : Vallourec, Tenaris SA, Nippon Steel & Sumitomo Metal Corp