Le directeur général du premier constructeur automobile britannique, Ralf Speth, a expliqué dans un entretien à Reuters à l'occasion du Mondial de l'auto à Paris que certains clients en Europe, le plus grand marché de Jaguar Land Rover, ne voulaient plus acheter de voitures britanniques après le vote pour le Brexit.

Interrogé sur les propos du PDG de Nissan, Carlos Ghosn, qui a déclaré jeudi qu'il ne s'engagerait pas dans de nouveaux investissements au Royaume-Uni sans accord avec Londres sur des compensations en cas d'éventuels coûts douaniers liés au Brexit, il a répondu:

"Nous sommes le seul constructeur automobile du Royaume-Uni à réaliser tous nos travaux de recherche, de conception, d'ingénierie, de planification de la production au Royaume-Uni. Nous voulons bénéficier d'un traitement juste et d'une concurrence équitable au bout du compte."

Il a dit que son entreprise, qui a construit le tiers des 1,6 million de voitures assemblées au Royaume-Uni l'an dernier, pourrait être doublement pénalisée si le Brexit se soldait par l'instauration de droits de douanes sur les exportations de voitures et sur les importations de pièces détachées et de technologie en provenance de l'Union européenne.

Ralf Speth a ajouté que la stratégie d'investissement à long terme du groupe n'avait pas changé mais qu'elle devait être repensée après le vote du 23 juin.

Il a néanmoins laissé la porte ouverture à de nouveaux investissements dont une usine de batteries électriques et de voitures au Royaume-Uni, si les conditions s'y prêtent.

(Costas Pitas, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)

Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co Ltd, Tata Motors Limited
Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co Ltd, Tata Motors Limited