Le CCFA table désormais sur une croissance de 2% environ des immatriculations de voitures neuves en 2015, alors qu'il attendait jusqu'ici un marché "globalement stable"."La France est sur un 'trend' de rattrapage en pourcentage de l'évolution européenne", a déclaré Patrick Blain, président du CCFA, au cours d'une conférence de presse.

"Tout laisse à penser que le mois de mars sera également un bon mois en commandes (...) Depuis janvier, le marché frémit, l'économie frémit, ce n'est pas le seul secteur en France, mais en tout cas l'automobile le confirme."

S'il est parvenu l'an dernier à interrompre quatre années consécutives de baisse, le marché français n'a affiché qu'une hausse timide de 0,3% et reste à la traîne du reste de l'Europe, plombé notamment par les incertitudes économiques qui incitent les consommateurs à différer les gros achats.

Philippe Buros, directeur commercial de Renault pour la France, a estimé qu'une hausse de 2% à 3% du marché automobile français pouvait aujourd'hui être envisagée cette année.

Le mois dernier, les immatriculations de voitures neuves ont conforté leur rebond et grimpé de 9,3% en données brutes par rapport à mars 2014. La hausse ressort à 4,3% si l'on tient compte d'un jour ouvrable supplémentaire cette année.

Le marché automobile français affiche ainsi une progression de 6,9% au premier trimestre, tiré à la fois par les crossovers et 4x4 qui représentent désormais une vente sur quatre en France, et par les versions d'entrée de gamme et les modèles low cost, la gamme économique et inférieure pesant aujourd'hui 56% du marché contre 52% il y a deux ans.

En incluant les véhicules utilitaires légers, la progression du marché sur trois mois ressort à 5,8%.

PRIME À LA CASSE POUR LE DIESEL

PSA a vu ses immatriculations progresser de 7,9% en mars, une hausse de Peugeot (+12,3%) et Citroën (+5%) compensant une baisse de 14,8% de DS, la nouvelle marque haut de gamme.

Du côté de Renault, la marque éponyme, dont la Clio 4 reste la voiture la plus vendue en France, a signé un bond de 13% tandis que la marque low cost Dacia a reculé de 9,8%. Au total, les immatriculations du groupe ont augmenté de 8,1%.

Les marques étrangères, éclipsées par les françaises en 2014, ont poursuivi leur rebond avec une hausse moyenne de 11,1% : Ford a enregistré une hausse de 18,7% et Nissan de 10,6% tandis que Volkswagen affiche une baisse de 1,4%.

Les prochains mois devraient être déterminants pour confirmer la reprise du marché, les automobilistes réalisant plutôt leur achat pendant la première moitié de l'année pour profiter des beaux jours.

La nouvelle prime à la casse de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, entrée en vigueur mercredi, pourrait également donner un coup de pouce aux ventes.

En échange de la mise au rebut d'un véhicule diesel antérieur à 2001, l'aide à l'acquisition pourra désormais atteindre 10.000 euros pour une voiture électrique et 6.500 euros pour un véhicule hybride émettant moins de 60 grammes de CO2 au kilomètre.

Une aide de 500 euros est en outre prévue pour les ménages non imposables s'ils remplacent leur vieux diesel par une voiture à essence ou diesel respectant les normes de pollution les plus récentes.

"Les mesures sur l'électrique devraient être de nature à faire doubler le marché sur une année", a déclaré Xavier Duchemin, directeur commercial France de la marque Peugeot.

L'an dernier, 10.600 voitures électriques ont été immatriculées en France, une progression de 20% sur un an. Les diesels antérieurs à 2001 représentent un parc d'environ deux millions de véhicules, dont 1,2 million de voitures aux mains de particuliers.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume