Le deuxième constructeur automobile japonais avait suspendu la production locale pour le marché japonais pendant environ trois semaines après avoir admis le mois dernier que des techniciens non agréés effectuaient des inspections de véhicules depuis des décennies. Le scandale avait alors entraîné le rappel de 1,2 million de véhicules.

"Nous pensons ressentir l'impact du problèmes des certifications non conformes au second semestre", a déclaré le directeur général Hiroto Saikawa à la presse.

Nissan s'attend à dégager désormais un bénéfice d'exploitation de 645 milliards de yens (4,88 milliards d'euros) sur son exercice annuel clos au 31 mars 2018, en baisse de 6% sur les 685 milliards de yens anticipés auparavant et de 13% sur le solde dégagé durant l'exercice précédent.

Nissan, partenaire de Renault, a depuis relancé la production de ses véhicules pour son marché intérieur dans l'ensemble de ses six sites au Japon mais le scandale a grevé la prévision de bénéfice d'un affilié chargé de faire tourner deux des usines.

Nissan Shatai a sabré sa prévision de bénéfice net annuel, la réduisant de 44% à 5,4 milliards de yens en raison d'une perte exceptionnelle de 4,5 milliards de yens tenant au fait qu'il doit payer pour effectuer une nouvelle inspection des véhicules rappelés.

Nissan Motor, qui a enregistré de fortes ventes pour sa citadine hybride e-Note et la familiale Serena au Japon, observe que les ventes auront été en demi-teinte au Japon sur la période octobre-novembre mais ajoute que la situation se sera normalisée d'ici la fin décembre.

Le bénéfice d'exploitation est ressorti en baisse de 21,6% à 128,5 milliards de yens sur la période juillet-septembre, deuxième de l'exercice annuel, contre 163,9 milliards un an auparavant et 171,5 milliards attendus en moyenne par huit analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S.

Le solde du trimestre sous revue est le plus faible depuis la période avril-juin 2014.

Ce résultat a notamment été grevé par des coûts exceptionnels liés au règlement d'un litige aux Etats-Unis portant sur les airbags défectueux de l'équipementier Takata.

Les trimestriels de Nissan apportent la touche finale à toute une série de résultats tombés cette semaine et qui ont montré que les constructeurs automobiles nippons, que ce soit Toyota Motor ou Subaru, sont à la peine aux Etats-Unis.

La concurrence continue de s'intensifier sur le marché américain, les constructeurs automobiles offrant des ristournes pour attirer les acheteurs, en particulier sur les berlines, dans un contexte de succès croissant des SUV. Pour s'adapter à cette tendance, Nissan et d'autres constructeurs ont dû augmenter leurs charges commerciales.

Les ventes de véhicules de Nissan en Amérique du Nord ont diminué de 3,3% en juillet-septembre à 502.000 unités, au plus bas depuis trois ans. Aux Etats-Unis, principal marché de Nissan, les ventes ont reculé de 2,2% à 377.000 exemplaires.

Les ventes de Subaru aux USA ont elles diminué pour la première fois en six ans.

En Chine, le deuxième marché de Nissan, les ventes ont en revanche augmenté de 8,0%.

Nissan est le premier constructeur automobile japonais en Chine depuis le début de l'année avec 1,17 million de véhicules écoulés en dix mois, soit une hausse de 10,8%.

Au Japon, les ventes du constructeur ont bondi de 25,6% sur le trimestre.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Naomi Tajitsu

Valeurs citées dans l'article : Renault, NISSAN SHATAI CO., LTD., Nissan Motor Co Ltd