"En Europe, où se concentrent nos ventes de diesel, notre poussée en matière d'électrification nous permettra d'abandonner progressivement le diesel sur les voitures particulières à chaque renouvellement de véhicule", a dit une porte-parole de Nissan, confirmant une information de l'AFP.

"Comme les autres constructeurs automobiles et instances de l'industrie, nous pouvons observer le déclin progressif du diesel, mais ne pouvons anticiper sa fin soudaine sur le court terme", a-t-elle ajouté. "A ce stade et pour beaucoup de clients, les moteurs diesel modernes resteront demandés et disponibles dans l'offre de motorisations de Nissan."

La porte-parole de Nissan n'a pas précisé le calendrier de l'arrêt progressif envisagé. Les utilitaires légers - le fourgon NV200 et le grand fourgon NV400 - ne sont pas concernés par cette décision.

Le partenaire de Renault au sein de l'alliance avec Mitsubishi, qui mise comme lui beaucoup sur l'électrique, devient ainsi le deuxième constructeur a annoncer l'abandon à terme d'une technologie tombée en disgrâce depuis l'affaire de trucage des émissions de Volkswagen, venue mettre en lumière la difficulté croissante de dépolluer ce type de moteur.

Avant Nissan, Toyota a déjà fait savoir en mars qu'il retirerait dès cette année de son catalogue les voitures diesel en Europe. Si ces ventes étaient minoritaires chez Toyota, cette décision a revêtu un caractère symbolique. A la place, le groupe japonais compte exploiter à plein ses vingt ans d'expérience dans les véhicules hybrides grâce à sa Prius.

La plupart des autres grands constructeurs ont également l'intention de réduire leur offre diesel, notamment sur les petites voitures, et d'électrifier leur gamme - avec de l'électrique pur ou de l'hybride essence - pour compenser la moins bonne performance de l'essence seule face au diesel en matière d'émissions de CO2.

La future Peugeot 208 de PSA, prévue pour l'an prochain, sera ainsi proposée avec moins de moteurs diesel que les trois blocs disponibles sur la génération actuelle, tandis que Renault réduira de moitié d'ici 2022 son offre diesel et passera de trois familles de moteurs de ce type à une seule.

Mais pour Peugeot ou Renault, la tâche s'annonce plus difficile que pour Toyota, puisqu'au premier trimestre le diesel représentait encore 46,6% des immatriculations européennes de la marque au lion et 42,1% de celles de la marque au losange.

Le diesel est désormais passé sous l'essence dans les immatriculations de voitures neuves en Europe. En France, il est tombé en mars et en avril derniers à un plus bas de 40%.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)