Le Kurdistan irakien exporte déjà du pétrole depuis 2014 en toute indépendance vis-à-vis du gouvernement central irakien et Rosneft, contrôlé par l'Etat russe, a rejoint cette année la liste de ses clients, apportant à cette région semi-autonome pour plusieurs centaines de millions de dollars de prêts garantis par de futures ventes de pétrole.

Rosneft va désormais élargir ses investissements au secteur gazier dans le cadre d'un accord portant sur le financement d'un gazoduc, ont annoncé lundi la compagnie russe et le gouvernement régional du Kurdistan. Deux sources proches des discussions ont dit que cet investissement dépasserait un milliard de dollars (837 millions d'euros).

Le Kurdistan irakien puise une partie de ses ressources financières dans des accords de préfinancement pour l'exploitation de ses réserves de pétrole mais il peine jusqu'à présent à développer ses importants gisements de gaz.

L'implication de Rosneft, plus importante compagnie pétrolière mondiale cotée en Bourse par la production, devrait favoriser le développement de son secteur gazier, essentiellement porté pour l'instant par des compagnies de taille intermédiaire.

La capacité de ce gazoduc devrait permettre au Kurdistan d'exporter jusqu'à 30 milliards de mètres cubes par an, en plus de l'alimentation de son marché intérieur. Ces volumes représentent 6% de la demande de gaz de l'Europe et un sixième des exportations actuelles de la Russie, de loin le principal fournisseur en gaz de l'Europe.

Ce gazoduc entrera en fonctionnement en 2019 pour desservir le Kurdistan et les exportations devraient débuter l'année suivante.

Cet équipement devrait aussi permettre à la Turquie d'alimenter son marché intérieur et de devenir une plate-forme de première importance pour l'acheminement de gaz vers l'Europe.

(Dmitry Zhdannikov; Bertrand Boucey pour le service français)